Alors qu’ils se sont violemment opposés au sujet des Jeux Olympiques et des subventions agricoles, Jacques Chirac et Tony Blair ont fait savoir aux associations de lutte contre le sida, à travers leurs collaborateurs, qu’ils entendent œuvrer ensemble durant le sommet du G8 afin d’obtenir de leurs homologues un engagement en faveur de l’accès universel au traitement sida d’ici 2010.
Jérôme Bonnafont, porte-parole du président de la République, a réaffirmé ce soir que «la France et la Grande-Bretagne poussent ensemble pour l’accès universel au traitement». De même, Paul Kissack du cabinet de Gordon Brown a confirmé aujourd’hui lors d’un entretien téléphonique que «la détermination n’a jamais été aussi forte sur ce point parmi les deux pays.»
Jacques Chirac soutient l’accès des malades des pays pauvres au traitement sida depuis de nombreuses années. Le 7 décembre 1997 il déclarait : «Comment pourrions nous continuer à invoquer les droits de l’homme et la dignité humaine dans les enceintes internationales si, dans le même temps, à l’abri des meilleures raisons, nous acceptions que des millions de malades restent privés pour toujours des thérapies les plus efficaces ?».
Plus récemment, à l’occasion de la campagne du printemps dernier, Tony Blair a décidé d’inclure l’objectif de l’accès universel au traitement du sida d’ici 2010 parmi ses engagements électoraux clefs.
Lors du G8 Finances du 11 juin, les deux pays avaient travaillé main dans la main, et réussit à inclure cet objectif dans le communiqué final.
Pour Act Up-Paris, la question est maintenant de savoir si la France va plaider en faveur d’un engagement concret du G8 au-delà du simple principe de l’accès universel au traitement d’ici 2010, par exemple proposer la tenue d’un futur sommet sur la répartition de l’effort financier entre pays du G8 pour financer l’accès universel au traitement sida. Dans son rapport du 29 juin, l’OMS indique que, pour l’instant, les sommes promises au financement de la lutte mondiale contre le sida pour les années 2006-2008 sont 18 milliards de dollars inférieures aux besoins.