9ème anniversaire de l’expulsion de St Bernard ; Manifestion Samedi 27 août à 14h00, place de la République.
Il y a neuf ans, le 23 août 1996, le gouvernement Juppé envoyait les CRS défoncer à coups de hache la porte de l’église St Bernard, occupée par des sans papiers qui exigeaient leur régularisation. Cet acte de violence soulevait une grande vague d’indignation. St Bernard est le symbole de la lutte des sans papiers et des organisations qui les soutiennent. Les ministres de l’Intérieur se sont succédés : Pasqua, Debré, Chevènement, Vaillant, Sarkozy, Villepin, Sarkozy. Les méthodes, elles, n’ont pas changé : : refus d’une régularisation globale, arrestations, détentions dans les centres de rétention, expulsions, fuite en avant dans le tout répressif, discours relayant les thèses d’extrême droite et prenant les sans papiers pour cibles dans un but purement électoraliste.
Nicolas Sarkozy fait du chiffre (et prépare sa campagne pour la présidentielle) sur le dos des sans papiers.
Depuis juillet, les rafles sous prétexte de contrôles d’identité se multiplient : Stalingrad, Barbès, dans le 10ème, contre les Roms en banlieue, à Belleville le 6 août…
Sarkozy met en place, avec ses collègues européens des expulsions groupées de sans papiers, expulsions contraires aux conventions internationales, par vols charters spécialement affrétés.
Des Afghans, fin juillet, ont inauguré ces vols de la honte, expulsés vers un pays dont tout le monde sait à quel point il est peu sûr.
Le gouvernement promet des résultats : doubler le nombre des expulsions, construire de nouveaux centres de rétention, créer une police spéciale pour traquer les sans papiers.
Il réduit et remet en cause l’AME, privant ainsi les sans papiers de l’accès aux soins et d’un droit fondamental : le droit à la santé.
Dans le même temps, il veut faire appel à une immigration «choisie» — politique des quotas –, sélectionnant dans les pays du Sud la main d’œuvre (en la prenant et la rejetant selon les fluctuations du marché) dont les pays riches du Nord ont besoin, continuant le pillage colonial sous d’autres formes et instaurant une immigration « kleenex ».
Nous n’acceptons pas que des personnes soient ainsi utilisées et réduites à leur seule force de travail.
Les sans papiers sont là, exploités par des employeurs sans scrupules. Ils participent à la richesse culturelle et matérielle du pays où ils sont. Ils veulent vivre au grand jour et dans la dignité.
Les Français, les étrangers qui résident en France en situation régulière, les sans papiers, méritent autre chose que la peur de l’autre, les tentatives de division et au bout du compte la xénophobie.
Une autre politique de l’immigration est nécessaire, urgente, elle devra être fondée sur le respect et l’égalité des droits de tous et de chacun.
Nous demandons au gouvernement de cesser d’instrumentaliser l’immigration à des fins électoralistes !
Nous exigeons la régularisation globale de tous les sans papiers, seule solution humaine, réaliste et efficace. Et dans l’immédiat, nous exigeons l’arrêt des expulsions.
St Bernard est emblématique de la lutte de tous les sans papiers.
Les collectifs de sans papiers et organisations de soutien ci-dessous poursuivront cette lutte sans faiblir. Ils appellent à une MANIFESTATION LE SAMEDI 27 AOÛT À 14 HEURES DE RÉPUBLIQUE À L’ÉGLISE ST BERNARD
Point de rencontre : Angle Bd Voltaire – Place de la République à partir de 13H30
PREMIERS SIGNATAIRES :
– Collectifs de sans papiers : ALIF : 11ème collectif, 18ème collectif, 19ème collectif, CSP 92, CSP 77 ; 3ème collectif ; 9ème collectif, CSP Droits Devant !
– Organisations de soutien : Act Up-Paris, Les Alternatifs, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (L’ACORT), Association des Tunisiens en France (ATF), Alternative citoyenne Ile-de-France, CEDETIM, Collectif des musulmans de France, Droits Devant !, Fédération des syndicats SUD-rail, FTCR, IACD (Initiatives et actions citoyennes pour la démocratie et le développement), LCR, LDH, Mission Congo Debout, MRAP, Au nom de la mémoire, Les Panthères roses, PCF, Sud Education, SUD PTT, Union syndicale Solidaires, Les Verts.