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Aujourd’hui, jeudi 25 août, une dizaine de militantEs d’Act Up-Paris ont zappé l’ambassade d’Iran à Paris en placardant des affiches «Iran Assassin» sur ses grilles afin de protester contre les exécutions d’homosexuels dans ce pays. Après les deux adolescents exécutés le 19 juillet, un homme de 27 ans a été pendu le 16 août et un autre le sera d’ici ce samedi 27 août si rien n’est fait. L’Iran aurait exécuté 4000 homosexuelLEs depuis 1979 et tous les observateurs font état d’une reprise marquée de la répression au cours des derniers mois.

En Iran, deux adolescents âgés de 16 et 18 ans ont été pendus le 19 juillet dernier sur la place publique dans la ville de Mashhad au nord-est du pays. Les autorités iraniennes mettent en avant le viol qu’auraient commis ces deux jeunes pour justifier de ces exécutions mais plusieurs sources indiquent qu’ils ont en réalité été exécutés en raisons de leurs pratiques homosexuelles. Dans un affaire très similaire (un prétendu viol dissimulant une condamnation pour homosexualité), deux hommes de 27 ans ont été condamnés à mort dans la ville d’Arak. Le premier d’entre eux a été pendu le 16 août dernier et le second devrait être exécuté le 27 août. Ces assassinats légaux illustrent la politique de répression et de haine homophobe qui s’intensifie en Iran sous la pression des fondamentalistes religieux revenus au pouvoir. En s’attaquant à l’ambassade d’Iran, Act Up-Paris entendait protester contre cet Etat criminel mais cherche aussi à interpeller le gouvernement français pour l’obliger à réagir officiellement afin d’empêcher cette nouvelle exécution. Le silence de l’Elysée, de Matignon et du Quai d’Orsay, tant vis à vis de l’Iran que du Nigeria où un homme a été condamné à la lapidation pour «sodomie», font du gouvernement français le complice passif de ces crimes. Combien faudra-t-il de morts, pour que, enfin, un gouvernement européen daigne réagir ? De plus, plusieurs affaires nous ont montré qu’il était particulièrement difficile pour les homosexuelLEs persécutéEs d’obtenir le droit d’asile en France alors que la Convention de Genève de 1951 (et la jurisprudence qui en découle) reconnaît ce droit élémentaire. L’OFPRA a récemment débouté un demandeur iranien au motif qu’il «ressort de l’instruction qu’il n’a jamais cherché à manifester ostensiblement son homosexualité dans son comportement extérieur». L’OFPRA sait pourtant qu’en ne le jugeant pas assez folle, elle condamne peut-être cet homme à la mort. Suite à la double exécution du 19 juillet, la Suède et les Pays-Bas ont complètement bloqué les expulsions de demandeurs d’asile homosexuels vers l’Iran. Que fait la France ? Act Up-Paris exige : – Un appel officiel de la France pour obtenir la grâce de cet homme; – Une prise de position forte pour empêcher de nouvelles exécutions en Iran, au Nigeria et dans les 7 autres pays qui prévoient la peine de mort pour homosexualité; – Une véritable reconnaissance du droit d’asile pour les personnes LGBT issus des 90 pays qui condamnent leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.