Nous avons appris le décès de Mme Anne-Marie Marchetti survenu jeudi 13 octobre 2005. Nous nous associons à la douleur de ses proches et nous voulons rappeler le travail formidable de cette sociologue de terrain, travail immense, notamment sur la pauvreté en prison et sur les longues peines.
Militante engagée, elle se battait au travers de ses ouvrages et ses études, mais également dans le milieu associatif.
Pour Act up-Paris, son engagement s’est surtout manifesté lors du travail interassociatif qui réclamait l’application des minima sociaux aux détenus. À cette occasion, elle s’est battue pour que nous gardions la première phrase du texte de la plate forme interassociative : « tout le monde sait que ce sont les plus pauvres que l’on met en prison… ». Elle a su, par sa capacité d’argumentation et de conviction rallier les plus sceptiques à sa révolte sur les conditions inhumaines et dégradantes dans les prisons françaises et étrangères.
Dans les confrontations avec les politiques les plus érudits ou les militants chevronnés, elle a toujours su apporter son précieux éclairage.
Elle est toujours restée proche d’Act Up-Paris, répondant présente à chaque sollicitation, nous poussant parfois à agir quand tel ou tel projet de loi lui paraissait inutile ou induisait plus d’incarcérations.
Son implication dans ce qui concerne le milieu carcéral, son savoir, sa gentillesse ont fait d’elle une personne exceptionnelle avec qui nous avons eu l’honneur de travailler. Son travail sociologique reste précieux et sa mémoire restera toujours présente.