Après la publication d’une interview de Charlotte Valandrey dans Voici, daté du 17 octobre 2005, nous avons fait parvenir le courrier reproduit ci-dessous à la rédaction du magazine. Un extrait a été publié dans l’édition du 31 octobre 2005.
Charlotte Valandrey affirmait dans le numéro de Voici publié le 17 octobre dernier que, pour les séropositifs, il n’y a «qu’une chance sur un million» de contaminer quelqu’un au cours d’un rapport sexuel non protégé lorsque sa charge virale VIH est indétectable. Malheureusement… c’est faux !
La charge virale, c’est-à-dire le nombre de particules virales (ou copies) contenue dans un échantillon de sang, de sperme ou de sécrétions vaginales, est à ce jour indétectable en-dessous d’un certain seuil : 50 voire même 400 copies par millilitre selon les techniques de détection. Indétectable ne signifie donc pas que le virus a disparu, mais simplement qu’il ne peut être détecté. D’autre part, la charge virale peut augmenter rapidement et elle ne donnera pas le même résultat chez une même personne si l’on mesure le taux de VIH dans le sang et le sperme ou les sécrétions vaginales. Cela signifie donc qu’on peut avoir une charge virale indétectable dans le sang et qui ne l’est pas dans le sperme ou les sécrétions vaginales.
La majorité des séropositifs sous traitements en France ont une charge virale indétectable. Et pourtant, ce sont 20 nouvelles personnes chaque jour qui se contaminent.
Rappelons enfin que la prévention ne saurait se fonder sur des stratégies où seule la personne qui se sait séropositive serait responsable. Dans une relation sexuelle, la responsabilité est partagée : le préservatif ne peut pas être monnayé en fonction du bilan médical des personnes.
Aujourd’hui encore, seul le préservatif protège du sida.
Act Up-Paris