La réforme de la Sécu en 2005, c’est :
– La mise en place d’un forfait à 1 euro pour chaque acte ou examen. Cette taxe sur l’état de santé – car des personnes en bonne santé paient moins que des personnes malades – est destinée à être régulièrement augmentée, comme le forfait hospitalier. Son inefficacité pour combattre le déficit de l’Assurance maladie est d’ores et déjà prouvée. – L’établissement dans l’année qui vient, par la Haute autorité de santé (HAS), d’un référentiel de soins pour chaque Affection longue durée (ALD). Ce document définira les actes et examens remboursables à 100%. Inutile de dire que nous avons tout à craindre de cette agence, qui s’est déjà illustrée dans divers dossiers par son refus d’écouter l’expertise des malades, et même celle du rapport Delfraissy (voir Action n°98). Comment définir où « s’arrête » le VIH, compte-tenu de l’impact possible sur notre santé de tout événement infectieux et de la multiplicité des problèmes qui peuvent subvenir chez les séropositifVEs. L’élaboration de ce document risque d’exclure les problèmes quotidiens, qui seront alors à notre charge, alors même qu’ils ont un lien direct, mais souvent mal documenté, avec le VIH : affections dermatologiques, soucis dentaires, etc. De plus, le protocole favorisera la segmentation de la prise en charge, là où nous avons besoin d’une vision globale de tous nos problèmes. – Dernière nouveauté, la droite met en place à partir de l’année prochaine une franchise de 18 euros, à notre charge si les soins ne rentrent pas dans l’ALD. Cette mesure aura des conséquences désastreuses pour celles et ceux qui n’ont pas les moyens de souscrire une mutuelle privée. Beaucoup de séropositifVEs n’ont comme seules ressources que l’Allocation adulte handicapé (AAH), dont le montant (599,49 euros par mois) les exclut de la CMU complémentaire et de l’aide à l’assurance complémentaire. L’année dernière, nous demandions « Combien coûtent nos vies ? ». Pour le gouvernement actuel la réponse est toujours la même, grande cause ou pas : les malades du sida coûtent trop cher à la société. On nous laisse donc le choix : être riche et payer ses soins ; être pauvre et mal se soigner.