La version définitive du programme triennal de lutte contre le VIH/sida et les
IST (2005-2008) a été publiée en juin dernier. Si cette version tient compte des
critiques des associations et admet la répression subie par les travailleurSEs du sexe, le ministère de la Santé refuse de mettre en cause la politique répressive de Nicolas Sarkozy.
La première version du plan triennal n’envisageait aucune mesure dans son « volet »
prostitution et renvoyait « à une stratégie plus globale en cours de développement ».
La Direction générale de la santé (DGS) bottait en touche et confirmait qu’elle n’avait rien à redire à la politique répressive menée par le ministère de l’Intérieur depuis le vote de la loi pour la sécurité intérieure [[Voir l’article trivial pursuit (Action n°97). Vous y trouverez attaché le pdf du plan triennal 2005-2008]]. Dans la version définitive du programme triennal, la DGS a tenu compte de nos critiques. Elle demande de prendre en compte « la précarité et la répression accrues, qui augmenteraient la fréquence des comportements à risque » et précise que « la mobilité et la violence subie par les personnes prostituées sont des freins reconnus à des comportements de prévention ». Ainsi, la Santé confirme que la politique de répression fait le jeu de l’épidémie de sida[[ Lire nos différents articles publiés à propos de la loi pour la sécurité intérieure ]]. Mais elle se garde bien de nommer le responsable de cette politique et renvoie au « programme de lutte contre la traite et l’exploitation sexuelle des êtres humains ». La prostitution est à nouveau envisagée selon un axe prohibitionniste et l’unique interlocuteur de la DGS est le sous-ministère de la parité. De même, la question « singulière de la violence » fera l’objet « d’une analyse dans le cadre de la préparation du futur plan violence et santé [qui] devrait aboutir
courant 2005 […] ». On ne change pas les bonnes habitudes…