Le sida a été déclaré grande cause nationale pour 2005. Pourtant, pour nous, acteurs et actrices de la lutte contre la pandémie, la régression est partout. Régression des moyens accordés, régression des droits des malades et des populations particulièrement vulnérables, régression de la mobilisation, régression des réflexes de prévention : tout concourt au désespoir et à la solitude des personnes séropositives et de celles et ceux qui se battent à leurs côtés.
Les exemples sont si nombreux qu’on ne peut tous les citer : les discriminations au travail, dans le monde médical ou dans la vie quotidienne sont toujours aussi nombreuses; la prévention reste plus que déficiente dans les établissements scolaires (pas de ligne prévention dans le budget du ministère de l’éducation nationale), alors que les jeunes sont de plus en plus touchéEs par l’épidémie ; le modèle de la responsabilité partagée est remis en cause par l’incarcération à quelques mois d’intervalles de deux hommes condamnés pour avoir contaminé leurs partenaires ; les parlementaires viennent de voter un texte sur la récidive qui remet gravement en cause la suspension de peine pour raisons médicales ; de nombreux centres de dépistages anonymes et gratuits (CDAG) sont menacés à très court terme de fermeture par une réforme mal maîtrisée ; la France n’a pas augmenté d’un centime son engagement dans le Fonds Mondial de lutte contre le sida ; les dispositions de l’OMC et les accords bilatéraux signés entre les Etats-Unis et divers PVD restreignent un peu plus les possibilités de produire et faire circuler des médicament génériques, et rendent plus improbable la mise sous traitements des malades des pays pauvres… Sans parler de la répression toujours plus forte de l’action militante par la multiplications des gardes à vues et même, pour la première fois, par la condamnation à des peines correctionnelles de militantEs d’Act Up suite à une action de protestation non-violente devant l’Elysée. Pour notre association, qui a pris en charge le dossier des migrantEs au sein du dispositif Grande Cause Nationale, le constat est aussi accablant. Le démantèlement de l’Aide Médicale de l’Etat retarde toujours davantage le dépistage et l’accès aux soins des étrangèrEs sans-papierEs, population pourtant dramatiquement touchée par le VIH et par les problèmes de prise en charge tardive. Mais comment ne pas faire le lien avec les rafles massives, les familles séparées, les nourrissons en centre de rétention, les incendies, les expulsions le retour de la double peine pour des jeunes qui se révoltent contre les discriminations et les humiliations quotidiennes que leur inflige l’hystérie sécuritaire et les très vives inquiétudes que nous valent les premiers éléments rendus publics sur la future loi sur l’immigration ? Mais cette situation, aussi désespérante soit-elle, n’est pas une fatalité. Si nous appelons à manifester, le 1er décembre, dernier mois de l’année grande cause nationale, c’est que nous sommes convaincuEs que la pandémie du sida peut être contrée : par une réelle volonté politique et par l’implication de la société toute entière dans ce combat. manifestation jeudi 1er décembre 2005, départ du parvis de Beaubourg à 18h30. Le parcours : parvis de Beaubourg -> rue rambuteau -> rue st-denis -> bld Bonne Nouvelle -> les grands boulevards -> OpéraPar Act Up-Paris|2023-11-24T16:15:48+01:00jeudi 1 décembre 2005|Catégories : Archives|Mots-clés : 1er décembre 2005 : la régression, accords bilatéraux, AME, dépistage, double peine, droits des étrangèrEs malades, Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, judiciarisation de la transmission du VIH, judiciarisation des actions militantes, L'impact du sida chez les migrantEs, OMC, prévention en milieu scolaire, suspension de peine, travail, emploi|
Articles similaires
-
Teaser vidéo de la Fight AIDS Paris Week
mardi 21 novembre 2017 -
Fight AIDS Paris Week (avec le programme !)
mercredi 8 novembre 2017