Depuis plus d’un an, nous sommes régulièrement sollicitéEs par
des séropositifVEs se retrouvant à la rue et sans ressources. Ces situations
d’urgence sont la conséquence directe de la dégradation des droits sociaux, du rejet des malades, et dans bien des cas, de la remise en cause du droit au séjour pour raisons médicales. Elles révèlent aussi de façon criante la politique désastreuse en matière de logement social et d’hébergement d’urgence.
La réponse de l’État sur ce sujet est d’une insuffisance criminelle : des dispositifs d’urgence totalement saturés, insalubres et inadaptés. Ainsi sur Paris près de trois quarts des places d’hébergement d’urgence passent par des hôtels commerciaux, dont les conditions désastreuses ont éclaté au grand jour avec l’incendie de l’hôtel Opéra.
La DDASS[[Direction départementale des affaires sanitaires et sociales.]] de Paris reconnaît pour sa part le caractère dramatique et absurde de la situation et avoue par ailleurs ne pas être très « performante » pour apporter une solution aux malades excluEs, mais rejette de suite la responsabilité sur d’autres : le manque de structures adaptées serait dû à un manque d’engagement financier de l’État et à une politique tant gouvernementale que municipale ; le recours aux hôtels aurait en réalité pour but de dissuader les personnes à la rue de résider sur Paris où elles ne sont pas les bienvenues.
Du côté du ministère de la Cohésion sociale, même discours gêné et même stratégie de fuite. Ainsi pour la DGAS[[Direction générale de l’action sociale.]] le manque de construction de CHRS[[Centre d’hébergement et de réinsertion sociale.]] serait imputable au ministère des Finances qui refuserait de signer les contrats et d’engager les dépenses nécessaires.
Pendant que les institutions se rejettent ainsi la responsabilité, des malades se retrouvent à la rue ou dans des structures totalement inadaptées à leur état de santé et qui pour certainEs les empêchent de débuter ou de suivre correctement leur traitement.