Après la condamnation de Christian Vanneste pour injures en raison de l’orientation sexuelle, l’UMP et l’ensemble de la classe politique doivent prendre leurs responsabilités. Cette décision judiciaire est un premier signe encourageant que la société ne veut plus tolérer l’intolérable, surtout quand l’homophobie émane d’un élu.
Dès lors, une question se pose : l’UMP, et notamment son responsable, Nicolas Sarkozy, vont-ils tirer les conséquences de la condamnation du député du Nord ? Le parti actuellement au pouvoir va-t-il garder en son sein un élu qui insulte les gays et les lesbiennes, et qui enfreint une loi que l’UMP a contribué à faire passer ?
Au-delà de Christian Vanneste, Nicolas Sarkozy va-t-il rappeler à l’ordre les éluEs UMP qui ne cessent de nous insulter ? L’injure homophobe s’est banalisée lors des débats sur le PaCs, par exemple quand des éluEs nous comparaient à «des animaux» ; elle a pris des formes plus sournoises, récemment, autour des débats sur le mariage, l’homoparentalité et l’égalité des droits, lorsque des parlementaires ou des maires ont expliqué que nous étions «un danger» pour les enfants que nous élevons. Est-il normal, alors même que la justice commence à reconnaître l’impact de l’homophobie sur la société, que des éluEs qui se prétendent républicainEs tiennent ce genre de discours ? Faudra-t-il passer systématiquement par la voie judiciaire pour que ces gens comprennent la portée de leurs paroles sur nos vies ?
Le maintien de Christian Vanneste, même s’il n’est guère étonnant, est bien le signe que le discours homophobe est tolérable pour Nicolas Sarkozy. La décision judiciaire d’hier va-t-elle changer les choses ? La droite dite républicaine va-t-elle enfin lutter contre l’homophobie et pour l’égalité des droits, au lieu d’entretenir un discours haineux vis-à-vis des homo, bi et trans ?