Aujourd’hui 27 février 2006, les représentants des personnes infectées et affectées par le VIH/sida, la tuberculose et paludisme au sein du Conseil d’Administration du Fond mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme sont à Paris dans le cadre de la conférence internationale sur la taxe sur les billets d’avion et autres nouveaux mécanismes de financement de solidarité internationale.
Le Président français incite en effet la communauté internationale à suivre l’exemple de la France en taxant les billets d’avion pour générer davantage de ressources pour le développement.
« L’accès au traitement dans les pays en développement est impossible sans financements à long terme, c’est pourquoi nous demandons l’affectation de la taxe sur les billets d’avion à la lutte mondiale contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme » déclarait le docteur Françoise Ndayishimiye, représentante des personnes vivant avec le VIH au Fonds Mondiale de lutte contre le SIDA, la Tuberculose et la Malaria et membre du Réseau Burundais des Personnes vivant avec le VIH (RBP+).
« Toutefois cette taxe ne reste qu’un petit moyen au service d’une grande fin : l’arrêt des trois hécatombes scandaleuses que sont le sida, la tuberculose et le paludisme. La priorité est donc que cette taxe ne serve pas d’excuse au gouvernement français pour ne pas tenir en 2006 ses engagements en matière de financement de la lutte contre les trois hécatombes » ajoute-elle.
« D’après les organisations onusiennes, en 2006 il faudrait 23,7 milliards de dollars afin de mettre œuvre les plans de contrôle des trois grandes pandémies [[23,7 milliards nécessaires pour les 3 pandémies, soit 15 milliards pour la lutte contre le sida (Resource needs report, UNAIDS, August 2005), + 8,7 milliards pour la tuberculose et le paludisme (Stop TB; Rollback Malaria).]]. Sur cette somme, il manque toujours 11,4 milliards de dollars[[11,4 milliards manquants pour les 3 pandémies, soit 7 milliards pour la lutte contre le sida (Resource needs report, UNAIDS, August 2005), + 4,4 milliards pour la tuberculose et le paludisme (Stop TB; Rollback Malaria).]], alors que les pays riches s’étaient engagés à les financer [[En matière de lutte contre le sida, engagement pris le 27 juin 2001 à l’ONU (Déclaration d’Engagement contre le VIH/sida, paragraphe 79).]]. Jacques Chirac, par exemple, s’est engagé à plusieurs reprises à ce que la France fasse sa part de l’effort mondial [[Jacques Chirac, 2 septembre 2002 : » La promesse des pays développés, c’est que tout État ainsi engagé dispose des ressources nécessaires pour financer son développement. Ce Pacte devra trouver son application prioritaire dans la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose. Ma conviction, c’est que l’humanité se rendrait coupable de non assistance à peuples en danger si elle n’agissait pas. « ]]. Aujourd’hui, nous les malades du monde entier appelons Jacques Chirac à pleinement tenir cet engagement, en commençant par rattraper la Grande-Bretagne, qui en 2006 contribue près de 800 millions d’euros à l’objectif mondial des 23,7 milliards [[Le Department for International Development annonce 500 millions de livres (700 millions d’euros) en 2006 pour la lutte mondiale contre le sida, 75 millions de livres contre la tuberculose et le paludisme.]], alors que la France y contribue moins de 250 millions [[Le budget de l’Etat prévoit 225 millions d’euros pour la lutte contre les trois pandémies à travers le Fonds mondial, et environ 25 millions d’euros par les autres canaux.]] » termine t-elle.