Cette rubrique sur l’actualité des traitements (AMN, ATU, passage en ville, interactions) a pour but de vous tenir informé de l’évolution des mises à disposition des traitements VIH, de vous avertir des dernières alertes, de faciliter une étape généralement fastidieuse : le retrait de vos traitements.
Hivid® et Fortovase® ne sont plus commercialisés
L’absence d’Hivid® (zalcitabine) et de Fortovase® (saquinavir) dans les recommandations du groupe d’experts (Rapport Delfraissy 2004) dans les indications de traitement du VIH ont motivé la décision d’arrêter la commercialisation de ces deux molécules, dès avril 2006. Hivid® est maintenant largement remplacé par de nouveaux INNTI* dont le rapport bénéfice/risque est meilleur. Par ailleurs, le laboratoire Roche a annoncé la commercialisation prochaine d’Invirase® 500 mg, en complément de la version 200 mg, permettant ainsi de remplacer Fortovase® par un traitement plus adapté aux besoins des personnes. La nouvelle formule d’Invirase® 500 mg permettra ainsi de prendre 4 comprimés en 2 prises par jour, au lieu des 10 gélules de la première formulation. Invirase® 500 mg est disponible en pharmacie de ville. La formulation à 200 mg reste sur le marché pour les personnes chez qui il est nécessaire de faire des adaptations de dose, notamment chez les enfants.
Rupture d’approvisionnement
À la fin du mois de décembre 2005, plusieurs responsables d’officines parisiennes nous ont fait part de leur inquiétude quant à leur impossibilité de fournir à leurs clients certains antirétroviraux, dont Reyataz® et Videx®, et ce en raison d’un défaut d’approvisionnement. Ces pharmaciens avaient auparavant appelé le laboratoire BMS qui leur avait tout simplement dit qu’ils devaient constituer un stock, afin de ne pas être pris au dépourvu. Sans plus tarder, nous avons adressé un courrier aux responsables du laboratoire, afin d’obtenir plus d’éclaircissements sur cette rupture d’approvisionnement. «Vous n’êtes pas sans imaginer quelle peut être l’inquiétude d’un malade sous ARV, ne pouvant plus d’un coup, obtenir auprès de son pharmacien, un traitement pour lequel il lui est hautement recommandé d’être observant à 100 %», écrivions-nous, demandant qu’une «solution immédiate» soit trouvée. Une semaine plus tard, un responsable de BMS appelait Act Up et reconnaissait qu’il y avait bien eu, ces dernières semaines, un problème d’approvisionnement «tout à fait regrettable». En tant qu’ancien médecin, il en était «pleinement conscient», et la mise en place d’un dispositif était nécessaire afin de pouvoir, si la situation se reproduisait, fournir aux personnes les traitements dont elles ont besoin. Selon lui, tantôt la faute incomberait aux pharmaciens qui ne font pas de stock tout comme la loi les y obligerait ; tantôt ce seraient les grossistes et les répartiteurs qui feraient mal leur commande, chacun fonctionnant à flux tendus. Nous avons alors évoqué le sort du fameux «stock tampon» que les industries pharmaceutiques sont censées constituer. Le reponsable du laboratoire, qui semblait pourtant plein de bonne volonté, proposait de travailler sur une procédure à mettre en place pour faire en sorte que ce stock tampon soit accessible très rapidement aux pharmacies, mais depuis, renvoyant la responsabilité aux grossistes-répartiteurs et aux pharmaciens eux-mêmes, il ne propose finalement plus rien. Alors que ces traitements comme tant d’autres, ne permettent aucun oubli, à aucun moment et en aucun lieu, BMS ne s’inquiète pas outre mesure qu’on puisse dire à un malade que son traitement est momentanément indisponible. BMS, deux poids, deux mesures.