La lutte contre la précarité est restreinte à l’accès à un emploi, lui-même toujours plus précaire, qu’il faudrait accepter à n’importe quel prix. Des droits fondamentaux sont transformés en aumônes institutionnelles dont nous devrions être redevables, en une myriade de formes de contrôles qui s’étendent à tous les aspects de notre vie.
Les 31 mars, 1er et 2 avril, le réseau Mayday, auquel appartient Act Up-Paris, organise des journées de rencontre et d’échanges intitulées «FièrEs d’être précaires».
Que dit-on de nous ? «Dangereux, dangereuses, parasites, profiteurs, fainéant-es, Ils-l’ont-bien-cherché, à surveiller, à contrôler, à enfermer».
Que nous propose-t-on ? «Aujourd’hui la précarité, demain l’emploi !». Vive le plein emploi précaire !
La lutte contre la précarité est restreinte à l’accès à un emploi, lui-même toujours plus précaire, qu’il faudrait accepter à n’importe quel prix. Des droits fondamentaux sont transformés en aumônes institutionnelles dont nous devrions être redevables, en une myriade de formes de contrôles qui s’étendent à tous les aspects de notre vie. Pour des élites «insécurisées» et «raisonnables», nous devrions nous mobiliser toujours plus pour toujours moins, sans que les richesses que nous produisons soient l’objet de nouvelles redistributions. Ces discours et ces pratiques tentent de nous tenir dans l’invisibilité et la honte. Ou bien victimes ou bien coupables, il nous faudrait taire l’urgence de nouveaux droits sociaux à conquérir, disparaître et renoncer.
Qui sommes-nous ? Des chômeurs, rmistes, salariés précaires, sans emploi, allocataires, malades, handicapé-és, intermittent-es, intérimaires, étudiant-es, stagiaires, sans-papiers, travailleur/euses du sexe, parfois tout cela en même temps. Nous sommes des précaires en lutte.
Que voulons-nous ? Créer, nous loger, apprendre, fonder les familles que nous souhaitons, produire et accéder à une information diversifiée, échanger librement des savoirs, bien manger, nous occuper de notre santé, nous déplacer et nous installer librement… Or les temps et les espaces se restreignent de toutes parts.
À quelques semaines de la parade des précaires du 1er mai (Mayday 2006), nous vous invitons à deux journées de rencontres et d’échanges. Ces journées — épisode 1 — appellent les résistances, organisées ou non, de France et du reste de l’Europe, à mieux se connaître, échanger, à se renforcer. Des conférences, des plénières, des ateliers pratiques, des projections vidéos, autant de moments pour partager des savoirs, des expériences, des analyses et des envies.
Face aux discours qui sont tenus sur nos vies, construisons d’autres conditions du possible !
FièrEs d’être précaires : Rencontres les 31 mars, 1er et 2 avril 2006 organisées par le réseau Mayday Paris à la Coordination des Intermittents et Précaires 14 quai de Charente, 75019 Paris. M° Corentin Cariou
Pour tous renseignements : maydayrencontres AT gmail.com [[remplacer AT par @]]