Depuis l’an dernier, plusieurs études concordantes ont attiré l’attention sur des cas de transmission sexuelle de l’hépatite C chez des homosexuels séropositifs ayant eu des rapports non protégés. L’analyse montre que, dans certaines situations spécifiques, le risque de transmission sexuelle de l’hépatite C avait été jusqu’à présent minoré.
Une étude rétrospective menée en 2004 en France dans trois hôpitaux parisiens a étudié des cas d’hépatite C aiguës pour lesquels on pouvait exclure les voies de transmission traditionnelles du VHC (injection de drogue, tatouage, etc.). Tous avaient eu des pénétrations anales non protégées, 21 % pratiquaient le fist fucking. La présence d’une IST concomitante était relevée dans 41 % des cas. Les trois quart d’entre eux étaient asymptomatiques et 86 % sous trithérapie, tous immunitairement et virologiquement bien maîtrisés. Leur contamination par l’hépatite C ne semble donc pas liée à un déficit immunitaire particulier. Toutes ces personnes étaient engagées dans du multipartenariat et avaient régulièrement des rapports non protégés. L’infection pourrait être intervenue lors de saignements au cours de pénétrations anales non protégées et aurait pu être facilitée par une altération des muqueuses liée à la présente concomitante d’une IST et des rapports sexuels multiples ou traumatisants.
Une augmentation comparable de l’incidence de l’hépatite C fut aussi relevée en Angleterre et en Suisse. La transmission de l’hépatite C est relativement rare dans les couples hétérosexuels et la faible incidence de l’hépatite C dans les cohortes de séropositifVEs laissait penser que la transmission sexuelle de l’hépatite n’était pas un phénomène fréquent. Cependant la séropositivité pourrait faciliter la transmission en augmentant la réceptivité virale des individus sexuellement exposéEs et en augmentant l’infectiosité dans les sécrétions génitales. Fait troublant, tous ces cas de transmission du VHC concernent des personnes séropositives engagées dans du sexe anal non protégé avec plusieurs partenaires source de multiples IST, ayant des pratiques hards et pratiquant souvent le fist non protégé.
La proportion du génotype 4 dépisté en France est bien plus élevée que celle relevée dans la population générale et pourrait suggérer une transmission de souches spécifiques dans un groupe social avec des comportements spécifiques. Les données anglaises identifient un phénomène comparable. Le nombre de cas actuellement relevé est sans doute grandement sous-estimé et des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer précisément les facteurs de risque. Une étude prospective sur la transmission de l’hépatite C va bientôt être mise en place en France.
Dans l’attente de mieux cerner les conditions de transmission sexuelle de l’hépatite C, certains centres de dépistage dont la file active comprend de nombreux homosexuels ont choisi de proposer un test de dépistage de l’hépatite C pour toutes les personnes ayant eu au moins une pénétration anale non protégée au cours de leur vie sexuelle et qui n’ont jamais eu de test de dépistage.
Ces informations sont particulièrement inquiétantes compte tenu des graves conséquences potentielles d’une co-infection hépatite pour unE séropositifVE. Les décès par cirrhose hépatique constituent la première cause de mortalité des séropositifVEs en France. Pas moins de 6 % des gays séropositifs sont co-infectés par le virus de l’hépatite C. Ce qui met à nouveau l’accent sur l’absolue nécessité, même pour les séropositifVEs, de continuer à utiliser la capote. Outre le risque de surinfection, baiser sans capote entre séropositifVEs présente donc un risque vital majeur.
Protège-toi et ne contribue pas à la diffusion de l’épidémie de sida et d’hépatite C. Utilise des capotes pour toute pénétration anale et des gants pour le fist.
L’hépatite B est facilement transmissible notamment lors de relations sexuelles. 80 % des gays ont été en contact avec l’hépatite B. On a la chance d’avoir un vaccin contre l’hépatite B, alors fais-toi vacciner !