Act Up-Paris et la Coordination Existans appelle à un rassemblement devant l’ambassade du Portugal (6 rue Georges Berge dans le 17e arrondissement à Paris) pour dénoncer la façon dont les médias et autorités de ce pays ont couvert l’assassinat particulièrement abominable d’une trans’.
Février 2006, Gisberta Salce, une Brésilienne trans’ vivant à Porto (Portugal) dans une exclusion sociale extrême a été violée pendant trois jours puis jetée et abandonnée dans un puits où elle est morte noyée. Un groupe d’une douzaine de jeunes garçons âgés de 12 à 14 ans a admis avoir commis ce crime odieux. Les jeunes vivent dans une institution de « protection des mineurs » sous l’autorité de l’église catholique.
Gisberta Salce était séropositive et tuberculeuse, sans abri. Elle vivait dans la rue , de prostitution et de mendicité. Ce crime a été relaté par les médias portugais d’une manière trompeuse. La presse a refusé de publié sa photo qui établissait son identité de femme transsexuelle. Les violences subies par Gisberta Salce ont été passées sous silence. La presse s’est fait l’écho des propos du prêtre dirigeant l’institution pour mineur, comme quoi ces enfants avaient été victimes d’harcèlement sexuel insinuant que la victime, Gisberta Salce, aurait été en fait responsable de sa mort.
La presse portugaise a omis de mentionner qu’elle était transsexuelle et a ignoré les mises au point des organismes trans et LGBT. Il est possible qu’aucune action en justice ne soit déclenchée pour ce crime.
C’est pourquoi, le Réseau Transgender European en coopération avec les organisations portugaises LGBT, a envoyé un appel pour une action internationale le 8 juin devant les ambassades et consulats portugais pour dénoncer les crimes TRANSPHOBE et la transphobie d’Etat.
Ce crime transphobe n’est pas isolé, en France aussi, des trans’ sont assassinéEs dans des conditions abominables et dans l’indifférence générale : souvenons-nous du meurtre de Miléna, 27ans, tuée le 25 mars 2005 à Marseille de 47 coups de couteaux.
Pour que cessent la violence et les meurtres transphobes, il est impératif de faire cesse la TRANSPHOBIE de l’ETAT FRANÇAIS lui même !
Act Up-Paris et la coordination Existrans se joignent aux revendications adressées par les associations LGBT portugaises à leur gouvernement :
– une reforme fondamentale du système de protection des mineurs au Portugal
– une politique sociale d’aide pour les groupes marginalisés – comprenant des immigréEs, des personnes séropositives, des personnes sans foyer, des usagérEs de drogue et des travailleurEs du sexe – au lieu d’une politique d’exclusion
– l’inclusion explicite de l’ « identité de genre » dans la législation anti-discrimination ainsi que les crimes de haine qui sont motivés par transphobie
– des initiatives pour favoriser la conscience des personnes sur la situation des trans’, des moyens de travailler contre des attitudes transphobes et homophobes à l’école, sur le lieu de travail, dans des forces de police et dans la population générale
– une totale reconnaissance de l’identité de genre comprenant le droit à la liberté du choix des prénoms et d’une loi « d’identification de genre » semblable « à l’acte britannique d’identification de genre de 2004 »
– un traitement médical moins condescendant des transsexuelLEs, y compris le libre accès au traitement médical et au choix libre des médecins praticienNEs, l’aide financière pour la chirurgie et les traitements à l’étranger, la promotion pour favoriser la formation médicale correcte pour ce secteur dans le système portugais de santé.
Act Up-Paris et la Coordination Existrans exigent toujours :
– la dépsychiatrisation de la transidentité, qui maintient les transsexuelLEs et transgenres dans un statut de malades mentaux
– l’Intégration dans la loi HALDE de la transphobie comme discrimination (les trans’ en sont toujours excluEs)
– le changement d’état civil et des papiers pour toutes les personnes trans’.