En 2005, alertéEs par des offres de rôles porno barebacks, nous ouvrions le dossier Porno et sida. L’industrie du X gay n’a rien appris de cette épidémie qui a décimé la communauté. Pire, le cynisme dont ils font preuve ne connaît comme seule limite que le bruit d’un tiroir-caisse plein. Ils se moquent de la portée désastreuse de leurs productions. Outre l’influence des films porno bareback sur la sexualité, il en va également du devenir des acteurs et actrices qui prennent des risques importants. On ne cessera de le répéter : le sexe non protégé entraîne un risque de transmission du VIH, des hépatites virales, de la syphilis, des gonorrhées (« chaude pisse »), des condylomes (« crêtes de coq ») et autres infections sexuellement transmissibles.
En février 2006, à notre demande, le CSA, par la voix de son président Dominique Baudis, adressait un courrier aux chaînes diffusant des programmes à caractère pornographique (dits de catégorie 5), leur demandant de ne diffuser que des films tournés avec préservatif. Notre objectif est d’obtenir à terme que seuls des films assurant une protection optimale des actrices et des acteurs soient autorisés à la diffusion. Act Up-Paris est une association prosexe, elle défend le plaisir sexuel, le droit à une sexualité épanouie et libérée. Mais libérée ne veut pas dire inconsciente. Il s’agit ici de mettre en relief l’enjeu de santé publique que représente la prévention dans la pornographie, premier vecteur d’imagerie sexuelle. Nous revenons dans ce dossier sur le phénomène bareback dont l’ampleur est croissante sur le marché du porno ; sur les droits des acteurs et des actrices et la discrimination dont certainEs sont victimes.