Steve Paris a débuté sa carrière en 2003 chez Stéphane Berry dans Plaisirs Multiples et a enchaîné les tournages, avec HPG, Cité Beur, Studio 8 et d’autres productions. Son regard bleu accrocheur et un fessier qui vaut le détour ont catalysé son ascension. Après 3 ans d’une activité diversifiée, il porte un regard lucide sur un milieu « pas toujours rose ».
Quelle a été ta motivation pour commencer ce métier ? Qu’est-ce qui t’a attiré ?
La motivation qui m’a poussé vers ce métier a été l’excitation d’une nouvelle expérience, et ce qui m’a attiré a été la curiosité de voir mon propre corps à l’écran.
Est-il arrivé qu’un producteur ne te paie pas une (ou plusieurs) scène(s) et t’es-tu déjà senti abusé par une production et, si oui, dans quelles circonstances ?
Il m’est bien arrivé une fois de ne pas me faire payer, non pas une, mais deux scènes, pour la simple et bonne raison que le producteur avait décidé après le tournage que ce moment n’était pour lui qu’un bout d’essai. Un peu gros quand même : je n’ai reçu que 100 e pour trois scènes au total. J’ai bien fait une réclamation mais la seule réponse que j’ai pu obtenir a été que le producteur avait le droit de faire ce que bon lui semble. Également dans la même production, en plus d’avoir été berné sur le cachet, ce même producteur m’a forcé à prendre du Viagra®, sous prétexte qu’il avait peur que je n’assure pas sur le plateau.
Que penses-tu aujourd’hui du statut d’acteur porno (leur situation administrative, le respect de leurs droits, le prix du cachet, etc.) ?
Aujourd’hui, notre statut se résume ainsi : nous nous faisons avoir au niveau de nos droits. Pour ma part je suis reconnu comme intermittent du spectacle. Niveau chèque, salaire, etc., les chiffres sont minces et de plus cela ne compte pas pour la retraite. Ne parlons pas des acteurs reconnus professionnellement : bien qu’ils aient tourné dans de nombreuses productions et acquis une certaine côte de popularité, tous n’ont pas la chance de voir leur cachet augmenté et d’être reconnu autrement qu’à l’écran (!), même en montrant la valeur de leurs talents artistiques.
Comment faire, selon toi, pour stopper le phénomène bareback ?
Très bonne question, je crois que sur Paris il existe déjà des soirées réservées à ce genre de pratiques sexuelles… Les producteurs devraient avoir un peu plus de sérieux en ce qui concerne les maladies sexuellement transmissibles.
Pour quelles raisons as-tu décidé d’annoncer à ton entourage que tu arrêtais le porno ?
Je n’ai pas arrêté le porno, mais il est vrai que j’en ai parlé une ou deux fois autour de moi car je suis dégoûté de constater les abus envers les actrices et les acteurs, que ce soit au niveau purement financier ou administratif. Il est nécessaire de reconnaître que ce métier n’est pas si facile. On peut bien rigoler en se disant que le sexe, ce n’est pas si difficile que ça, alors que cela peut demander énormément de concentration, rien que pour le fait de se mettre dans la peau du personnage. Ce genre de film, en effet, peut aussi comporter des textes et il faut faire abstraction de l’entourage pendant les scènes. Tout n’est pas toujours rose.
Quel a été ton meilleur souvenir de tournage ? Le pire ?
Mon meilleur souvenir a été en Normandie pour le tournage de Stéphane Berry (pour le film Sex in Normandy, ndlr) et je dois dire que de tourner en plein air normand a accentué ma libido ! Mon pire souvenir, à part celui évoqué à la deuxième question, je cherche encore (rires) !