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Durant les 25 dernières années, la communauté Trans a été oubliée de toutes les politiques de prévention, de toutes les recherches, de toutes les campagnes d’information, alors que le taux de prévalence dans cette population dépasse les 30 %. Silence = mortEs.

En France, le seul chiffre connu est celui des équipes officielles de l’AP-HP : en Ile-de-France depuis 1978, 700 trans ont été prisEs en charge pour changer de sexe. L’ensemble des associations françaises Trans s’accordent à penser qu’il y aurait aujourd’hui entre 50 000 et 60 000 personnes vivant dans un genre opposé à leur sexe biologique (transsexuelLEs et transgenres). Si l’on se base sur des études effectuées à l’étranger (Etats-Unis et Portugal) 30 % de cette communauté seraient infectéEs par le VIH. Le magazine POZ a publié d’autres données : une séroprévalence de 30 % chez les femmes trans et de 1 % pour les hommes trans. Le seul pays qui, à notre connaissance, a réalisé ce type d’étude en Europe est le Portugal qui a révèlé que 35 à 45 % des femmes trans seraient séropositives.

Discrimination = contamination

A ce jour en France aucune recherche n’a été effectuée sur les interactions entre l’hormonothérapie, que suit à vie l’immense majorité des trans, et les thérapies VIH. Il n’existe aucune prise en charge spécifique. Outre les omissions volontaires du statut sérologique ou biologique, l’absence de coordination des spécialistes engendre des bidouillages médicamenteux dont on ignore les conséquences à plus ou moins long terme. La marginalisation, à commencer par celle des psys officielLEs et de l’Etat civil, nous pousse dans les bras de la maladie. La médecine et les autorités sanitaires et sociales ont laissé à des psychiatres le soin de définir notre communauté. Ces derniers en la réduisant à la demande d’une réassignation sexuelle (changement chirurgical de sexe) ont fait l’impasse sur 90 % d’entre nous qui vivons notre vie sociale dans un genre opposé à notre sexe biologique sans pour autant souhaiter subir une opération de réassignation sexuelle.
Que sait-on de la situation administrative, juridique et bien sûr médicale de cette communauté ? Que sait-on des interactions possibles entre hormonothérapie et trithérapie ? Existe-t-il une prise en charge médicale respectueuse des trans séropositifVEs ? Quels sont les risques et les précautions à prendre ?

Le Dr Nicolas Hasher, endocrinologue au centre Europe et le Dr Enrique Casalino, infectiologue au CHU du Kremlin Bicêtre qui suivent tous deux des patientEs trans seront les principaux intervenants de la Répi que nous organisons sur la question Trans et VIH, afin de nous exposer les problèmes rencontrés par leurs patientEs ou par eux-mêmes lors du suivi de la maladie. Certaines incompatibilités de traitement ont déjà causé des morts parmi nous. Nous ne laisserons pas notre communauté s’infecter et mourir dans le silence.

Le mercredi 28 juin 2006, de 19h à 22h, venez assister à notre 59ème Réunion Publique d’Information au centre Wallonie-Bruxelles, 46 rue Quincampoix, Paris IVème. Cette rencontre sera l’occasion de venir échanger, débattre et s’informer sur la situation des trans touchéEs par le VIH ; une communauté qui veut sortir du silence.