Cette rubrique sur l’actualité des traitements (AMN, ATU, passage en ville, interactions) a pour but de vous tenir informé de l’évolution des mises à disposition des traitements VIH, de vous avertir des dernières alertes, de faciliter une étape généralement fastidieuse : le retrait de vos traitements
Pravastatines et graisse sous-cutanée
Une équipe australienne a publié les résultats d’une étude pilote sur les effets de la pravastatine (Elisor® ou Vasten®) utilisée en cas de problèmes cardiovasculaires et de lipodystrophies chez des hommes séropositifs souffrant d’hypercholestérolémie et prenant des inhibiteurs de protéase. Réalisée sur 33 hommes, l’étude commençait par une évaluation et des conseils nutritionnels à tous les participants, qui ont reçu 40 mg de pravastatine. Les niveaux de cholestérol et les différents paramètres biologiques étaient similaires dans les deux groupes à l’inclusion. À partir de la 4ème semaine les participants étaient dispatchés en deux groupes : pravastatine chaque nuit (groupe I ) versus placebo (groupe II). À partir de la 4ème semaine, le groupe I a vu une diminution plus importante des taux de cholestérol par rapport au groupe II, les taux de triglycérides et les autres paramètres cardiovasculaires, lipidiques et glucidiques n’ont pas été modifiés mais la graisse sous cutanée y a augmenté de façon significative. Au vu de ces résultats, l’intérêt de la pravastatine sur le long terme est à valider pour des personnes vivant avec le VIH sous antiprotéase qui ont sans cela plus de risque d’avoir des lipodystrophies.
EmViSu
BMS et Gilead ont déposé une demande d’AMM à l’Agence américaine du médicament afin de produire une version associée de Emtriva®+Viread®+ Sustiva®. Emtriva® et Viréad® exitent déjà en une version «once-a-day» sous l’appellation Truvada®, y associer le Sustiva® permettrait d’en faire une trithérapie en une prise par jour, tout en pouvant être complétée par d’autres molécules. Ce traitement se veut simplifié mais pour qui ?
Aptivus® réussit mieux aux virus résistants
Boehringer Ingelheim a arrêté son essai testant Aptivus® (tipranavir) sur des séropositifs naïfs de traitement pour cause d’inefficacité. Comme la plupart des antiprotéases, le tipranavir est prescrit booster par du ritonavir (Norvir®), aux doses recommandées de 500 mg de tipranavir associé à 200 mg de ritonavir. Ces indications sont issues de deux grands essais internationaux Résist-1 et 2 qui l’ont testé sur plus de 1 400 personnes présentant des résistances à plusieurs antiprotéase. D’autres essais ont donc été mené sur des personnes naïves de traitement, dont celui qui vient de prendre fin. La compétition avec Abbott se pose en toile de fond, à savoir : faire mieux que Kalétra®. Chaque participant a reçu deux fois par jour 500 mg de tipranavir et 100 ou 200 mg de ritonavir. A 48 semaines les résultats Aptivus®/Norvir® étaient aussi bon que ceux de Kalétra®. Le bras à 500 mg/200 mg a montré ses limites par une élévation asymptomatique des enzymes du foie. A 60 semaines, c’est le bras 500 mg/100 mg qui a été arrêté pour cause de moindre succès virologique par rapport à Kalétra®. Il semble que l’indication du tipranavir sur les virus résistant aux autres antiprotéase ne soit pas remise en cause.
Rash sous atazanavir
Une équipe de l’hôpital la Pitié Salpêtrière vient de signaler que 1 % de leurs patients mis sous atazanavir (Reyataz®) avaient souffert de rash cutané. Les rashs sont apparus chez trois malades, en moyenne 11 jours après le début du traitement durant l’été 2004. Cet effet indésirable handicapant, et qui a nécessité l’arrêt du traitement pour l’un des malades, est plus connu comme étant l’apanage de l’abacavir (Ziagen®) ou de la névirapine (Viramune®). En cas de prise d’atazanavir, la surveillance cutanée mérite donc d’être attentive. Comme pour les deux autres molécules citées, une reprise progressive du traitement permet d’en atténuer les effets.
Baraclude®
L’agence européenne du médicament vient d’approuver la mise sur le marché du Baraclude® (entecavir). Ce traitement utilisé contre l’hépatite B chronique en bloquant la réplication du virus est produit par le laboratoire BMS. Il devrait ensuite bientôt être sur le marché en France.