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À quelques heures de l’ouverture de la conférence de Toronto (13-18 août), les membres d’Act Up-Paris plantent le décor. Premier volet de nos chroniques rédigées depuis Toronto.

Samedi 12 août — veille de l’ouverture de la XVIe conférence de l’International Aids Society (IAS) Les dix activistes déléguéEs par Act Up-Paris pour assister à la conférence de Toronto sont arrivéEs petit à petit depuis trois jours et le groupe est désormais rassemblé. Notre base ressemble beaucoup à une auberge pour backpackers (très éloignée des ors de la haute-sidacratie rassemblée ici) mais c’est un endroit dans lequel on se sent bien et le jardin est un excellent endroit pour comploter. Beaucoup plus sympathique dans tous les cas que le centre de la conférence passablement inhumain et démesuré (les dimensions américaines risquent de nous compliquer certaines tâches).

Les nombreuses tracasseries administratives liées à nos accréditations en suspens sont en voie de se régler mais il nous manque encore deux badges que nous devrions récupérer lundi. La bonne nouvelle réside dans l’absence de photo d’identité sur les dits badges qui nous permettra de permuter facilement. C’est à peu près le seul point sur lequel l’obsession sécuritaire des organisateurs a flanché. A côté de ça les discussions sont relativement tendues sur la distinction entre «actions légales» et «actions violentes» (seules catégories référencées). Pour Helen Gayle, présidente de l’IAS et Craig Mac Lune, le directeur, c’est un véritable sujet de crispation : lors du rendez-vous que nous avons eu avec eux peu après notre arrivée, ils n’ont cessé de dire qu’ils soutenaient l’activisme, tout en nous accusant de violence. Il va de soi que nous ne laisserons pas passer l’occasion de faire quelques démonstrations pédagogiques sur la désobéissance civile non violente. Plusieurs réunions avec les autres activistes présentEs ici nous ont au moins rassuréEs sur le fait que nous ne serions pas les seulEs à dispenser cette leçon.

D’ici l’ouverture de la conférence dimanche 13 août au soir, nous devrons : faire quelques courses dans les magasins de bricolage, mener à son terme une tentative pour nous faire sponsoriser par l’imprimeur le plus chic de la ville (qui nous l’a proposé), éplucher le programme de la conférence pour y repérer les dernières merveilles (de «fighting against AIDS by dancing for life» aux apports du bouddhisme, en passant par «le sida en Chine : augmentation ou diminution des contaminations ?»), faire des plans, régler nos montres.

À noter dans les agendas pour lundi 14 août : un débat sur RFI de 20h15 à 20h30 (heure de Paris) entre nous (en direct du media center) et Monseigneur Stanislas Lalanne (porte parole de la Conférence des Évêques de France) sur la responsabilité de l’Eglise catholique dans la propagation du sida.