Aujourd’hui, des activistes de Corée, France, Etats-Unis, Inde, Japon, Thaïlande, Afrique du Sud, ou encore du Canada , dont des militantEs d’Act Up-Paris, ont investi l’espace libre que le laboratoire Abbott a laissé à la conférence sur le sida de Toronto, et l’ont utilisé comme leur propre stand. En effet, le cette firme pharmaceutique a finalement renoncé à l’emplacement qu’elle avait réservé (et qui figure sur tous les plans de la conférence). L’excuse officielle (de la bouche d’un de ses responsables) est qu’ils ont préféré donner l’argent prévu pour le stand à des oeuvres caritatives (sic). La vraie raison c’est qu’Abbott a préféré ne pas s’exposer aux critiques qui montent du monde entier sur une stratégie marketing innacceptable.
Le refus du laboratoire d’être visible à la conférence ne signifie qu’une chose : nos reproches, tant sur le prix du Kaletra que sur la question du Norvir, sont fondés. Plus tard le même groupe d’activistes a interrompu le symposium organisé par Abbott sur le thème, ô combien cynique, de « Overcoming Challenges in HIV Care: Every Step Matters ».
Dans sa formule actuelle, le Norvir, un médicament récemment lancé par Abbott et prescrit comme booster pour certaines antiprotéases utilisées dans les traitements antirétoviraux, doit être conservé dans un réfrigérateur. Ce n’est pas possible pour tout le monde : les malades qui vivent dans la rue, mal logéEs, en détention, ou encore celles et ceux qui vivent chez des personnes qui ne doivent pas connaître leur statut sérologique. Et bien sûr, les personnes qui vivent dans des pays chauds.
Abbott avait les moyens de mettre à disposition le plus tôt possible une formulation qui ne nécessite pas une conservation au frais. Mais le laboratoire, pour des raisons purement économiques, n’a pas tout mis en oeuvre pour que cette forme, dite « forme sèche » ou « Meltrex », soit disponible.
Nous demandons le développement de cette formulation du Norvir, et qu’elle soit accessible à tousTEs les malades.