La France est un étrange pays ! Au lieu d’essayer de savoir ce que veulent les premièrEs concernéEs, on préfère les stigmatiser et les exclure du débat en se renseignant auprès des « expertEs » qui n’ont qu’une approche extérieure du « problème » : pour les putes, les féministes, pour les toxicomanes, les médecins et pour les jeunes, les parents ancrés dans un système de valeurs qui n’est pas le nôtre. Et vous pensez que ça marche ? Non. Un taux de contamination des plus élevé chez les jeunes de 15-25 ans. Un taux de suicide 13 fois plus élevé chez les jeunes LGBT que chez les jeunes hétéros.
Mais quand les mèches blondes de Pierre-Marie laissent place à une crête rose… quand le serre-tête de Joséphine glisse au cours des va-et-vient amoureux… Nous, Jeunes, premièrEs concernéEs, décidons de nous prendre en main pour obtenir une réelle liberté. Les adultes se persuadent que nous attendons d’avoir 15 ans pour avoir nos premières relations sexuelles, nous sommes désoléEs de leur dire que nous ne les avons pas attenduEs et c’est pour cela que nous exigeons, entre autres :
– De vrais cours d’Education Sexuelle et Affective DEF, qui prennent en compte toutes les formes de plaisirs sexuels et pas seulement celles qui ont un but reproductif, et ce dès la 6ème, car nous voulons une sexualité qui, dès son début, soit épanouissante et consciente.
– Que nous puissions être détournéEs sans que nos amantEs soient inquiétéEs alors qu’ils/elles n’ont parfois que quelques années de plus et que nous puissions également pratiquer à notre guise le détournement de majeurs.
– Que les adultes nous considèrent à notre juste valeur et pas seulement comme des conNEs naïfVEs et idiotEs incapables de construire notre propre sexualité.
– Que nous, pédés, gouines, droguéEs, trans’, marginalEs, femmes, ne subissions pas un enseignement scolaire trop souvent moralisateur.
– Que nous puissions suivre notre éducation et qu’elle se fasse sans insultes et autres discriminations de la part du corps enseignant ainsi que des élèves.
– Que notre histoire soit inscrite dans les programmes (luttes de femmes, des homosexuelLEs, des trans’…).
Et c’est parce que nous sommes obligéEs de réclamer tout cela et bien d’autres choses que nous, Jeunes de 15,16,17,18,19 ans nous créons la commission jeunes au sein d’Act Up-Paris, ce lundi 11 septembre 2006 en distribuant des préservatifs et du gel aux lycéenNEs du lycée Charlemagne à Paris, durant la pause de 15 heures.