Act Up-Paris et Elus Locaux Contre le Sida interpellent la France à l’occasion de la présentation officielle de l’UNITAID par Jacques Chirac au siège de l’ONU à New-York.
Dans quelques heures, Jacques Chirac présentera officiellement UNITAID au siège de l’ONU à New-York. La création de cette structure pourrait permettre, via la contribution de solidarité sur les billets d’avion, de garantir un financement à long terme pour l’achat de médicaments.
Pour autant, même si concrètement il pouvait être compliqué de modifier le calendrier international, Act Up-Paris et Elus Locaux Contre le Sida (ELCS) estiment étonnant et inopportun de présenter UNITAID dans un pays où ses principaux bénéficiaires, les personnes touchées par le VIH/sida, ne peuvent entrer ! En effet, Act Up-Paris et ELCS rappellent que les personnes séropositives ne peuvent légalement se rendre au siège des Nations-Unies, situé aux Etats-Unis, donc dans un pays qui refuse l’entrée aux personnes séropositives, même en tant que touriste.
Plus généralement, Act Up-Paris et ELCS rappellent que, dans plus de la moitié des états membres de l’ONU, des mesures discriminatoires à l’encontre de la liberté de circulation des personnes séropositives sont appliquées[[Liste des pays restreignant l’accès sur leur territoire aux personnes séropositives disponible sur le site de l’IGLA.]]. En outre, dans au moins 11 pays dont les Etats-Unis et la Russie, les séropositif-ve-s sont tout simplement interdits d’entrer sur le territoire national même en tant que touriste. Dans d’autres pays comme l’Australie, le Canada, la Chine… un test VIH négatif est obligatoire pour séjourner dans le pays au-delà d’un certain temps. Même au sein de l’Union européenne, la Belgique, la Grèce ou l’Autriche appliquent des mesures discriminatoires aux ressortissant-e-s hors Union européenne.
Act Up-Paris et ELCS estiment que l’existence de barrières liées au statut sérologique VIH des voyageur-se-s est totalement intolérable : en effet, comment accepter que plus de 45 millions de personnes soient privées de leur droit élémentaire de libre circulation du seul fait de leur état de santé ? Le fait d’être séropositif-ve ne peut être considéré en soi comme une menace. A partir du moment où la lutte contre le sida est correctement prise en charge par le gouvernement national, aucune raison ne justifie d’opposer ce type de restriction à une personne séropositive.
Ainsi, alors que le nouveau secrétaire général de l’ONU doit être élu dans quelques semaines, ce problème doit être une priorité : comment accepter que les séropositif-ve-s ne puissent légalement travailler au siège des Nations Unies alors que l’ONU a pour mission de promouvoir le respect des droits de l’Homme au niveau mondial et que son action se fonde sur le principe de non-discrimination ? Act Up-Paris et ELCS demandent donc que le problème de la libre circulation des personnes touchées par le VIH/sida soit posé rapidement lors des prochaines conférences onusiennes.
De plus, Act Up-Paris et ELCS appellent Jacques Chirac à condamner les mesures discriminatoires et injustifiées attentatoires à la liberté de circulation des personnes touchées par le VIH/sida et à rappeler avec force que les séropositif-ve-s ne sont ni des criminel-le-s ni des menaces à l’ordre public !