Suite à l’annonce de Philippe Douste-Blazy et Bill Clinton en Inde sur les antirétroviraux pédiatriques d’Unitaid, et à l’occasion de la tenue à Genève les 29-30 novembre du Conseil d’administration d’Unitaid, Act Up-Paris appelle Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères et Président d’Unitaid, et Bill Clinton, parrain d’Unitaid, à agir pour remédier aux contradictions immédiates auxquelles cette initiative fait face.
L’initiative Unitaid, lancée le 19 septembre dernier par le Brésil, le Chili, la France, la Norvège et le Royaume-Uni, affiche l’objectif de faire baisser les prix des médicaments le plus vite et le plus fort possible, pour les pays en développement et pour les grandes pandémies. Pourtant, le Conseil d’administration d’Unitaid a décidé le 29 novembre de laisser chaque pays qui recevra son argent parfaitement libre de limiter ses achats aux seuls médicaments de marque – extrêmement chers – dès lors que ce pays ressent des réticences à utiliser le droit que lui accorde l’Organisation Mondiale du Commerce de contourner les brevets pour importer des génériques[[Voir la page du site de l’OMC consacrée au droit de contourner les brevets.]]. Or, les antirétroviraux pour enfant que Philippe Douste-Blazy et Bill Clinton viennent d’annoncer en Inde sont justement des génériques, et les molécules correspondantes se trouvent être brevetées dans la plupart des pays en développement hormis l’Inde – y compris la plupart des pays africains (voir le rapport de l’OMS listant les pays ou ces molécules sont brevetées[[Voir le rapport de l’OMS sur les pays pauvres ou les médicaments VIH sont brevetés.]]. Les laboratoires détenteurs n’hésitent pas à utiliser ces brevets pour stopper la diffusion des génériques en Afrique[[Par exemple Boehringer Ingelheim a demandé le retrait des médicaments 3-en-1 correspondant à l’annonce d’aujourd’hui ; voir leur courrier au gouvernement kenyan à cet effet.]]. Les pays en développement ne pourront pas importer les génériques pédiatriques annoncés aujourd’hui à moins d’utiliser enfin leur droit OMC à lever les brevets. Si Unitaid laisse ses bénéficiaires libres de refuser les génériques et de gaspiller l’argent en achetant beaucoup plus cher, comment prendre au sérieux l’annonce d’aujourd’hui sur les génériques pédiatriques indiens ? Act-Up Paris appelle le ministre des Affaires étrangères à remédier à la contradiction immédiate entre son annonce en Inde et la décision à Genève du Conseil d’Administration. Philippe Douste-Blazy doit garantir qu’Unitaid fera profiter de l’argent de la taxe sur les billets d’avion exclusivement des pays qui adhèrent à son objectif de faire baisser les prix, et qui s’engagent pour cela à utiliser le droit que leur donne l’OMC de contourner les brevets pour se procurer des génériques.Par Act Up-Paris|2023-11-24T16:15:27+01:00jeudi 30 novembre 2006|Catégories : Archives|Mots-clés : Bill Clinton, communiqué de presse, générique, Philippe Douste-Blazy, Unitaid (facilité internationale d’achat de médicaments)|
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