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L’assistance médicale à la procréation (AMP) pour les couples séropositifs hétérosexuels traverse une zone de turbulences. Grande revendication des associations de malades, cette technique, autorisée par un arrêté du 10 mai 2001, permet à des couples dont l’unE des membres au moins est séropositifVE au VIH, et/ou coinfectéE (hépatites) de donner naissance à des enfants séronégatifVEs. Pratiquée par une dizaine de centres* en France métropolitaine, cette AMP un peu particulière (dite « en contexte viral ») est une réussite puisqu’elle a permis de donner naissance à 500 enfants. Nous avons pourtant récemment craint pour la pérennité de cette activité au sein du CHU de Cochin (Paris), du fait du départ prévu de médecins très impliqués dans son centre. Lors d’une réunion tenue le 12 décembre dernier, la direction de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et celle du CHU de Cochin se sont engagées à ce que l’activité d’AMP en contexte viral ne subisse ni arrêt ni ralentissement dans les années à venir (il est même question que le nombre de couples pris en charge augmente) et nous ont certifié qu’il n’existait pas de volonté de rationnement des moyens accordés à ce dispositif. Dont acte. Nous sommes assez confiantEs car ces propositions sont le signe que, comme en 2001, la prise en compte de leur intérêt pourra permettre aux malades et aux séropositifVEs vivant en France de bénéficier de la meilleure prise en charge en vigueur Europe. Nous serons, bien entendu, extrêmement vigilantEs à ce que ces déclarations d’intention se traduisent en actes et attentifs à leur mise en oeuvre effective et aux modalités de leur application. Nous sommes en revanche très inquietEs concernant le centre du Groupe hospitalier Pellegrin de Bordeaux. Alors que cet hôpital a reçu, ces dernières années, les fonds nécessaires à sa mise en place, il n’a toujours pas entrepris les démarches destinées à l’ ouverture d’un centre. Avec AIDES et le groupe interassociatif TRT-5, nous avons réclamé à la direction de l’hôpital, à la fin du mois de novembre, des explications sur cette inertie. Si nos questions n’ont, à ce jour, pas reçu de réponse, nous resterons mobiliséEs dans les prochaines semaines. À l’inverse, la dynamique qui s’est récemment engagée en vue d’améliorer le dispositif dans les Départements français d’Amérique (Guadeloupe, Guyane et Martinique) constitue un motif de réjouissance. Les organisateurs des « Journées Inter COREVIH DFA », tenues en octobre dernier à Saint-Martin (Guadeloupe), avaient chamboulé, à notre demande, leur programme afin que cette question essentielle puisse y être abordée. Alors qu’aucune structure locale n’est en mesure de les en faire bénéficier, il a été montré qu’il existait une forte demande potentielle d’AMP de la part des couples concernés, puisque 25 % d’entre eux ont eu un enfant après le diagnostic du VIH et que 20 % des femmes séropositives en âge de procréer expriment un désir d’enfant (enquête ANRS VESPA). A l’initiative de Sidaction, une réunion entre les acteurs concernés (Agence régionale de l’hospitalisation, médecins, associations, ministère de la Santé) devrait déboucher sur le projet de création d’un centre en Guadeloupe. Si celui-ci  voie le jour ce ne sera pas avant  l’horizon de 2008 et il pourrait éviter aux couples concernés de se rendre à Paris pour bénéficier de l’AMP – bien évidemment, il profitera aux séropositifVEs des trois départements. Nous souhaitons à touTEs les séropositifVEs qui le souhaitent de pouvoir mener à bien, en 2007, leur projet parental. Nous souhaitons à tous nos lecteurs et lectrices et à touTEs les séropositifVEs une année d’activisme, de victoires militantes, de découvertes scientifiques et de succès thérapeutiques.

 

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