Essai de phase I/II du traitement des lymphomes non hodgkiniens associés au VIH à l’aide d’une intensification thérapeutique par autogreffe de cellules souches périphériques CD34+ sélectionnées ou non, chez des personnes en 1ère ou 2ème rémission.
« Pour participer à cet essai, vous devez avoir reçu et lu la notice d’information patient »
Les mots avec astérisque sont définis en fin d’article
Qui peut participer à cet essai ?
Des séropositifs, sous traitement antirétroviral ayant une charge virale inférieure à 50 copies/ml et un taux de CD4 supérieur à 100/mm3, présentant un LNH. Le lymphome doit être qualifié à grandes cellules (prouvé par histologie), en 1ère rémission, mais caractérisé par des facteurs de mauvais pronostic ou même en 2ème rémission.
Quel est l’objectif de l’essai ?
L’objectif principal est de vérifier la faisabilité et la tolérance clinique, après irradiation, d’une autogreffe de cellules souches* hématopoïétiques périphériques (CSP) CD34+ sélectionnées ou non chez des personnes infectées par le VIH et atteintes d’un LNH en 1ère ou en 2ème rémission complète après traitement par chimiothérapie.
Les objectifs secondaires sont : étudier le réservoir viral des CSP CD34+ ; suivre l’évolution de cet ADN proviral après la greffe, par rapport à sa valeur antérieure ; étudier la reconstitution du compartiment lymphocytaire T et la fonction immunologique après autogreffe ; suivre l’évolution de la maladie lymphomateuse jusqu’à la fin de l’étude.
Quels sont les critères d’évaluation ?
Le critère principal d’évaluation est la mesure de la tolérance clinique (définie comme l’absence d’évènements indésirables de grade III ou IV Selon l’échelle des évènements indésirables de l’ANRS) de cette stratégie d’intensification thérapeutique*.
Les critères secondaires sont l’évaluation virologique et immunologique des participants, l’évaluation de la durée de l’aplasie* et l’évolution du lymphome.
Comment se déroule l’essai ?
Il s’agit d’une étude multicentrique (10 centres), non randomisée* qui doit inclure 15 personnes, la durée de l’essai est de 16 mois.
L’essai se déroule en 3 phases (détaillé au verso).
– La première phase commence par 4 injections de facteurs de croissance des globules blancs puis par le prélèvement sanguins qui permettra d’obtenir les cellules souches hématopoïétiques périphériques qui seront transplantées.
– La deuxième phase a lieu 1 à 4 semaines après, pour l’injection des cellules prélevées et sera suivie par 10 à 15 jours d’hospitalisation en chambre stérile.
– La troisième phase est le suivi des participants et dure de la 2ème à la 60ème semaine.
Qui contacter pour rentrer dans cet essai ?
– Investigateurs coordonnateurs : Pr Jean-Paul Vernant, Hôpital Pitié Salpétrière, Paris XIII, Tel : 01 42 16 28 23 et Pr Yves Lévy, Hôpital Henri Montdor, Créteil, Tel : 01 49 81 24 55.
– Permanence d’Act Up : lundi, mardi, jeudi, vendredi, de 9h à 12h au 01 49 29 44 82
Notre avis
Jusque-là, les équipes de recherche n’ont pas vraiment osé prendre en compte cette pathologie associée au VIH. Cet essai a attendu près d’un an pour pouvoir débuter ses inclusions, les autorisations de l’AFSSaPS et de la commission de thérapie cellulaire étant obligatoires. Il s’agit d’un essai lourd, certes, mais combien nécessaire car il s’adresse à des personnes en prise à une pathologie qui ne leur laisse pas vraiment le choix, en terme de possibilité thérapeutique dans un champ où il y en a bien peu. Un accompagnement psychologique est nécessaire.
Pour mieux comprendre
Le traitement des lymphomes graves chez les personnes non infectées par le VIH a fait beaucoup de progrès depuis plusieurs années et a permis une meilleure prévention des rechutes grâce à un traitement intensif tel qu’il est proposé dans cet essai. Les lymphomes sont plus fréquents et souvent plus graves dans la population séropositive. Aussi, pour rendre l’évolution de cette maladie plus favorable, un traitement lourd et souvent difficile à supporter peut être proposé. Pour prévenir les complications de cette intensification de traitement (en particulier la baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes), on aura donc recours à une autogreffe de cellules souches CD34+ (cellules hématopoïétiques ayant la possibilité de donner naissance à l’ensemble des cellules du sang) après la chimiothérapie et l’irradiation permettant ainsi un retour à une immunité convenable.
Le déroulement
– L’essai débute par 4 injections de facteurs de croissance de globules blancs à raison d’une injection par jour, afin de maximiser les chances d’obtenir un nombre suffisant de cellules. Le prélèvement des cellules souches sera alors effectué par cytaphérèse (C’est-à-dire par une machine qui filtre et collecte les CSP)à partir d’un prélèvement sanguin. Pour obtenir la quantité nécessaire de cellules souches, 2 à 4 cytaphérèses pourront être réalisées.
– La deuxième phase se déroulera 1 à 4 semaines après le recueil des CD34+. Elle correspond à une hospitalisation en secteur stérile durant 10 à 15 jours. A J-2 une perfusion d’Alkéran (Melphalan) à 140mg/m2, utilisé habituellement en chimiothérapie, puis à J-1 une irradiation corporelle selon une procédure habituellement pratiquée lors des traitements par greffe seront réalisées. Le jour de la greffe (J0), une transfusion des CD34+ (ré-injection du greffon) sera effectuée, suivie d’une hospitalisation en chambre stérile pendant 10 à 15 jours.
Un autre schéma peut être proposé si l’état de santé du participant n’est pas suffisament bon à J-4, J-3, J-2 irradiation corporelle fractionnée, à doses moins intenses. A J-1 perfusion d’Alkéran, à J-0 ré-injection du greffon.
– La troisième phase se déroule de la 2ème semaine à la 60ème, elle correspond au suivi des participants, avec détermination virologique (taux d’ADN proviral), évaluation de la tolérance clinique et biologique et de la reconstitution immunitaire.