Aujourd’hui, sur RTL, Valérie Pécresse, députée UMP des Yvelines, et porte-parole du parti a rappelé que Christian Vanneste n’aurait pas « été investi » par l’UMP et présente cette situation comme une sanction. Act Up-Paris dénonce ce sophisme et rappelle à l’UMP que Nicolas Sarkozy avait promis l’exclusion du député homophobe. Cette promesse n’a pas été tenue.
Un sophisme …
Certes, Christian Vanneste n’a pas été officiellement investi par le parti de Nicolas Sarkozy dans sa circonscription. Mais il reste candidat UMP, et le parti de Nicolas Sarkozy n’a investi personne en face de lui. Nicolas Sarkozy lui laisse donc tout le champ libre. Et si Vanneste est élu aux législatives, il aura un mandat de l’UMP. Les justifications embrouillées de Valérie Pécresse ne peuvent convaincre personne.
… et les faits
Jeudi 25 janvier, 10 heures du matin : confirmation par la Cour d’appel de Douai de la condamnation de Christian Vanneste pour injures homophobes.
Jeudi 25 janvier, au soir : vœux de Christian Vanneste à ses sympathisantEs, en présence de Thierry Lazaro, secrétaire départemental de l’UMP, Jacques Legendre, sénateur UMP et Khalida Sellali, candidate investie par l’UMP dans la première circonscription du Nord et déléguée régionale aux droits des femmes.
Cette information est confirmée par deux sources : le blog de Christian Vanneste et un article dans Nord Eclair, du 27 janvier 2007. Selon Nord Eclair, Thierry Lazaro aurait salué : « celui qui a le plus bousculé l’institution parlementaire ces derniers mois… Là ou on doit pouvoir se permettre de tout dire, sinon il n’y a plus de démocratie». Le délégué départemental UMP a donc clairement soutenu Vanneste CONTRE la décision de justice. Comment Valérie Pécresse estime-t-elle être crédible ?
Les contradictions de Pécresse et Sarkozy n’ont qu’une explication
Valérie Pécresse rappelle que la loi qui nous a permis de poursuivre Vanneste est le fait de l’UMP. Soit. Mais l’UMP vide cette loi de tout impact en refusant de prendre les sanctions politiques qui s’imposent à l’égard de Vanneste. Elle laisse les associations s’engager seules, sans soutien, pour créer la jurisprudence indispensable, alors qu’une exclusion de Vanneste serait un signal fort qui augmenterait l’impact pédagogique de la condamnation judiciaire de Vanneste.
Pourquoi Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas tenu sa promesse ? Pourquoi Valérie Pécresse assure-t-elle que les instances de son parti se saisiront de ce dossier, alors que les faits remontent maintenant à plus de deux ans, que Vanneste ne cesse de récidiver, allant jusqu’à la menace envers les gays et les lesbiennes ? Pourquoi ose-t-elle affirmer publiquement que Vanneste a été puni, alors que tout montre qu’il a le soutien de l’UMP ? Il n’y a qu’une réponse : pour Pécresse, pour Sarkozy, l’homophobie est tolérable de la part d’un élu.
Tant que l’UMP n’aura pas exclu Christian Vanneste, comme l’ont eux-même demandé Renaud Donnedieu de Vabres et Jean-Luc Romero, Nicolas Sarkozy ne pourra avoir aucune crédibilité.