Ce jeudi 1er février, une quinzaine de militantEs d’Act Up-Paris ont ouvert un QG de campagne temporaire en lieu et place de la permanence UMP de la 4ème circonscription de Paris, pour protester contre plusieurs récentes prises de position mensongères et dangereuses de ce parti. Les militantEs ont distribué des tracts et ont affiché un poster de revendication sur la vitrine. Pierre Lellouche, proche de Nicolas Sarkozy, présent sur les lieux, a menacé à plusieurs reprises de « péter la gueule » aux militantEs, illustration parfaite de ce que nous dénoncons de la part de l’UMP. Au bout d’une heure les militantEs ont été embarquéEs par les forces de l’ordre.
L’Aide Médicale d’Etat est déjà conditionnée
« […] nous ne devons pas différer indéfiniment la réforme de l’aide médicale d’Etat. Il faut la réserver aux ressortissants étrangers vraiment nécessiteux. Il me paraîtrait tout à fait normal que les autres participent financièrement aux soins qui leur sont dispensés. » [[<01>Conférence de presse de Nicolas Sarkozy le 11 janvier 2007, à l’Hôtel Beauvau.]].Une fois de plus, Act Up-Paris doit rappeler Nicolas Sarkozy à la réalité concernant l’AME : celle-ci n’est actuellement accessible que sous condition de ressources [[<02>Par exemple, 598,23 euros mensuel pour une personne en France métropolitaine au 1er juillet 2006.]]. De surcroît, les sans-papierEs ne remplissant pas ces conditions de ressources ne peuvent souscrire à aucun dispositif de prise en charge de leurs soins, contrairement aux autres résidentEs qui peuvent cotiser à l’Assurance Maladie. Au lieu de démanteler l’AME, le candidat de l’UMP doit donc se renseigner et suivre les recommandations du groupe d’experts « prise en charge médicale des personnes infectées par le VIH » et celles du Conseil Economique et Social : l’ouverture de la CMU aux sans-papierEs.
Les malades étrangerEs n’auraient pas le droit au logement opposable.
« Pour [Nicolas Sarkozy], seuls les étrangers parfaitement intégrés, titulaires d’une carte de résident de 10 ans, auraient vocation à bénéficier du « droit au logement opposable » au même titre que les Français »[[<01>]].Compte tenu de ses récentes restrictions des conditions d’accès à la carte de résident [[<03>Lois de novembre 2003 et juillet 2006 sur l’immigration.]] cela signifie, concrètement, que le ministre de l’Intérieur candidat entend mettre les malades étrangerEs à la rue. En effet, bon nombre d’étrangerEs, au premier rang desquels les malades, sont désormais condamnéEs au renouvellement indéfini de leur carte d’un an et n’auront donc probablement jamais la carte de 10 ans. Pour maquiller cette préférence nationale, le député UMP Thierry Mariani expliquait, quelques heures après la déclaration de son mentor : « Quand on a seulement une carte de séjour temporaire d’un an, on n’a pas à bénéficier d’un logement social aux frais du contribuable ». Quel cynisme, alors que non seulement ces personnes contribuent aux mêmes impôts que les nationaux mais qu’elles sont en plus soumises à des taxes spécifiques [[<04>Taxe de renouvellement des autorisations de travail, par exemple.]] !
La mise en place d’une nouvelle franchise sur les actes médicaux.
« Il faut instaurer une franchise modeste par famille, et pas par individu, sur les premiers euros de dépenses annuelles en consultations médicales ou en examens biologiques. » [[<05>Entretien au journal Le Monde, Mardi 23 janvier 2007.]]Cette nouvelle franchise remplacerait celle à un euro mise en place en 2004. Comme nous l’avions dénoncé à l’époque, cette franchise – dont le montant n’est pas fixé – serait revue à la hausse en fin d’année si « l’objectif national de dépenses » n’est pas respecté. C’est donc un accès aux soins encore plus inégalitaire que promet l’UMP.
C’est pourquoi Act Up-Paris exige de l’UMP et de son candidat à l’Elysée : – qu’ils travaillent sérieusement les dossiers concernant la santé publique avant de faire des déclarations à l’emporte-pièce ; – qu’ils ouvrent la CMU aux sans-papierEs ; – qu’ils abandonnent leur projet de limitation du droit au logement opposable, aux seulEs bénéficiaires d’une carte de résident ; – qu’ils renoncent à l’instauration d’une nouvelle franchise sur les actes médicaux.