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L’initiative Unitaid, lancée le 19 septembre dernier par le Brésil, le Chili, la France, la Norvège et le Royaume-Uni, affichait l’objectif de faire baisser les prix des médicaments pour les grandes pandémies le plus vite et le plus massivement possible pour les pays en développement.

Le 30 novembre, Philippe Douste-Blazy ministre des Affaires étrangères et Président d’Unitaid, et Bill Clinton, parrain d’Unitaid, sont en Inde. A cette occasion, ils annoncent à grand renfort de publicité, le financement d’antirétroviraux pédiatriques en versions génériques. Certes… mais ça n’empêche pas le CA d’Unitaid, que Douste-Blazy préside (rappelons le encore une fois), de décider au même moment de laisser chaque pays récipiendaire parfaitement « libre » de limiter ses achats aux seuls médicaments de marque – bien plus chers – dès lors que ce pays ressent des réticences à utiliser le droit que lui accorde l’Organisation mondiale du commerce de contourner les brevets pour importer des génériques. Faut-il rappeler que les firmes pharmaceutiques détentrices de brevets n’ont jusqu’à présent jamais hésité à se servir de leur monopole justement pour empêcher la diffusion des génériques en Afrique ? Rares sont les pays en développement (voir la brève page suivante) qui osent défier les laboratoires et les pays occidentaux en utilisant ces flexibilités de peur de représailles commerciales ?

Si Unitaid laisse ses bénéficiaires « libres » de refuser les génériques et de gaspiller l’argent en achetant des traitements identiques mais beaucoup plus chers, comment prendre au sérieux cette annonce sur les génériques pédiatriques indiens ?

Act Up-Paris appelle le ministre des Affaires étrangères français à s’expliquer sur la contradiction entre son annonce en Inde et la décision du CA d’Unitaid exprimée à Genève. Douste-Blazy doit garantir que l’argent de la taxe profitera exclusivement aux pays qui qui s’engagent à faire baisser les prix et à utiliser le droit que leur donne l’OMC de contourner les brevets pour se procurer des génériques.