A l’occasion d’un rendez-vous obtenu par Act Up-Paris, les associations de lutte contre le sida ont rencontré Ségolène Royal et son équipe, mercredi 14 mars.
La candidate du Parti Socialiste s’est enfin positionnée plus clairement sur les thèmes de la prévention, de la recherche, de l’accès aux soins et des droits des malades, de l’égalité des droits, et du financement de la lutte contre le sida sur le plan international.
Act Up-Paris salue ces premiers engagements du PS.
Mais certains d’entre eux sont encore très insuffisants :
– Sur l’accès aux soins des étrangerEs : il ne s’agit pas seulement de revenir sur les restrictions apportées par la droite, mais d’ouvrir la CMU à touTEs les étrangerEs, comme le préconise le groupe d’experts sur la prise en charge médicale des personnes infectées par VIH.
– Sur le financement de la lutte contre le sida au niveau mondial, l’annonce reste bien en deçà des engagements pris par la France, qui devrait augmenter sa contribution de 780 millions de dollars en 2007.
– Sur l’accès à la prévention dans les prisons, il ne s’agit pas seulement de distribuer des préservatifs mais aussi de mettre en œuvre une politique de réduction des risques qui inclut la substitution et l’accès à des seringues propres, comme c’est déjà le cas dans plusieurs pays européens. En matière de santé, Ségolène Royal doit s’engager plus clairement en faveur de la suspension de peine et sur l’incompatibilité de la séropositivité avec la détention.
D’autres aspects sont clairement à retravailler :
– Pour une réelle reconnaissance du handicap des personnes atteintes de pathologies lourdes, dont la situation est gravement mise à mal par l’application de la récente loi sur le handicap (février 2005). Ségolène Royal doit aussi s’engager à garantir la reconnaissance du caractère prioritaire de l’accès de ces personnes au logement social.
– En matière de prévention, la candidate du PS doit s’engager pour la légalisation des drogues, sur le statut des travailleurSEs sexuelLEs et sur la prise en compte de la situation alarmante des départements d’outre-mer.
– Le soutien au financement de la recherche, notamment en garantissant le paiement par l’Etat des charges sociales des contrats post-doctoraux .
– La défense des droits humains fondamentaux bafoués dans de trop nombreux pays, souvent à l’origine d’entrave aux moyens de prévention et d’accès aux soins, ce qui favorise l’épidémie de sida.
– L’inclusion dans une politique internationale de mesures pour accroître le personnel de santé dans les pays pauvres, afin d’y faire face à l’épidémie.