Des militantEs d’Act Up-Paris ont distribué, ce matin, 2 000 stickers « Malades expulsés, Malades assassinés » aux participantEs de la conférence francophone sur le VIH/sida, ainsi qu’un tract dénonçant les remises en cause du droit au séjour des malades étrangerEs sur le territoire français et les mensonges de Nicolas Sarkozy en la matière.
Dans le mensuel Têtu du mois d’avril, Nicolas Sarkozy ose malgré tout prétendre :
« Je veux commencer par contester vigoureusement les accusations qui m’ont été faites d’avoir reconduit à la frontière des étrangers malades du sida ou porteur du VIH. La réalité, c’est que j’ai accordé deux fois plus de cartes de séjour à des étrangers malades que Lionel Jospin, dont de nombreux porteurs du VIH. Je peux le prouver. J’ai toujours répondu favorablement, vous pouvez le vérifier, aux demandes de l’association Act Up-Paris. Toujours. Donc franchement, le délit de sale gueule, dans cette affaire c’est moi qui en suis victime… Si on ne veut pas créer de nouvelles filières d’immigration clandestine, il faut rester dans un cadre, faire du cas par cas, regarder les dossiers tranquillement. Mais je tiens à vous redire qu’il n’y a pas un cas dont on m’a saisi auquel je n’ai pas répondu. »
Où sont Monsieur K, Monsieur J, et Monsieur D ? Quel est l’état de santé de ces malades atteints de pathologies graves maintenant qu’ils n’ont plus accès à leur traitement ? Sans nouvelles depuis leur expulsion, nous redoutons le pire. Quant à Madame B, séropositive expulsée le 16 mars, elle essaye en vain de revenir en France.
Le ridicule ne tue pas. Les mensonges du candidat de l’UMP, si.
Concernant sa responsabilité personnelle dans l’expulsion de malades :
– La réalité, c’est qu’en un mois plusieurs associations, dont Act Up-Paris, ont alerté le ministère de l’Intérieur sur les situation de trois malades menacés d’expulsion malgré les avis des médecins de l’administration. Dans les trois cas, le ministère de l’Intérieur a cautionné ces expulsions.
– La réalité, c’est que nos associations n’ont pas la vocation ni la faculté de prévenir le ministère de l’Intérieur à chaque fois qu’un malade se trouve – au mépris de la loi – en centre de rétention.
– La réalité, c’est qu’en conséquence des malades, dont des séropositifVEs, sont aujourd’hui expulséEs du territoire français. Le 16 mars, Mme B a été expulsée vers la Turquie alors même qu’un recours avait été déposé devant la Justice administrative pour qu’elle obtienne un titre de séjour, conformément à la loi.
– La réalité, c’est que le ministère de l’Intérieur, pourtant saisi par les acteurs et actrices présentEs en centre de rétention (médecin, chef de centre, Cimade) a cautionné il y a moins de quatre mois l’expulsion d’un séropositif au VIH.
Concernant les refus de séjour :
– La réalité, c’est que de 2002 à 2006, le taux d’accord des demandes de séjours soutenues par les associations est passé de 98% à 42%
– La réalité, c’est que si les séropositifVEs au VIH restent les malades les moins touchéEs par cette régression, nombreuxSES en ont subi les conséquences : une centaine de refus de séjour à Paris en 2005 et une recrudescence depuis le début de l’année.
– La réalité, c’est que les demandes de séjour pour raison médicale ont augmenté, car les lois de Nicolas Sarkozy en matière de séjour et d’asile ont rejeté de nombreuxSES étrangerEs malades dans l’irrégularité.