Depuis cinq ans, nous dénonçons les conséquences désastreuses de l’action de Nicolas Sarkozy sur la politique de santé publique. A travers notre campagne « Nicolas Sarkozy 2007-2012 : nous n’y survivrons pas. », nous avons alerté l’opinion publique sur les dangers que représente son programme pour les malades et l’égal accès de touTEs au système de soins.
Entre 2002 et 2007, Nicolas Sarkozy nous a montré qu’il était un ennemi objectif de la lutte contre le sida[[Voir notre dossier de presse : bilan de 5 ans de Sarkozy au pouvoir.]]. En 2002, sa loi sur la sécurité intérieure a marginalisé et stigmatisé les prostituéEs, les éloignant encore un peu plus de la prévention et des soins. Durant cinq ans, nous avons dû contrer son acharnement à remettre en cause l’accès aux soins et au séjour des étrangerEs alors qu’elles et ils sont en première ligne de l’épidémie de sida. A plusieurs reprises le candidat de l’UMP a voulu démanteler l’Aide Médicale d’Etat (AME) – alors même qu’un rapport conjoint de l’IGAS et de l’IGF en cours de publication estime qu’elle « ne constitue pas une source d’abus majeure et s’avère justifiée au regard de la santé publique »[[Voir l’article du Monde : L’Etat est redevable d’une dette d’un milliard d’euros au titre de l’AME .]].
Ironie du sort : Xavier Bertrand, qui nous a toujours affirmé en tant que ministre de la Santé devoir lutter contre son homologue de l’Intérieur pour faire primer la santé publique sur une politique d’immigration répressive, est aujourd’hui le porte-parole de Nicolas Sarkozy !
L’élection de Nicolas Sarkozy conduirait au démantèlement d’un système de soins égalitaire, avec la mise en place programmée de quatre nouvelles franchises sur les dépenses de santé – autant d’impôts injustes qui pénaliseront un peu plus les malades et les précaires. Elle s’accompagnerait de la remise en cause de la prise en charge à 100% des séropositifVEs et de la dérégulation du système hospitalier public. Elle signifierait également la condamnation à mort d’étrangèrEs malades expulséEs dans des pays où ils et elles ne pourront se faire soigner. Car durant cinq ans, et contrairement à ce qu’il affirme, le ministre de l’Intérieur ne s’est pas privé, au mépris de la loi, de renvoyer des malades dans leur pays d’origine ou d’afficher une indifférence criminelle vis-à-vis de la lutte contre l’épidémie de sida dans les pays en développement qui tue 10 000 personnes par jour.
Enfin, que dire de son refus de reconnaître aux LGBT l’égalité des droits avec les hétérosexuelLEs alors même qu’il prétend incarner une droite moderne ?
En cinq ans de Nicolas Sarkozy au pouvoir, nous avons déjà perdu une large part des acquis qui fondent une politique de lutte contre le sida efficace, en particulier auprès de certaines minorités (prostituéEs, usagèrEs de drogues). Demain, ce sera la plus évidente solidarité envers les malades ou les handicapéEs qui sera mise en cause. Nous ne survivrons pas à son élection à la Présidence de la République.
Quel que soit le résultat au soir du 6 mai, nous savons que nous aurons à nous battre pour défendre nos droits et en conquérir d’autres, pour réaffirmer la visibilité des minorités et des malades du sida. Nous savons que rien ne sera acquis, en particulier en ce qui concerne la revalorisation de l’Allocation Adulte Handicapé, la reconnaissance et la compensation du handicap des personnes atteintes de pathologies graves, ou le financement de la lutte contre le sida au niveau international. Mais nous savons que si Ségolène Royal est présidente, nos combats pourront mener à des victoires ; alors que si c’est Nicolas Sarkozy, ils ne suffiront sans doute pas à empêcher de nombreuses défaites.