Le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme vient d’annoncer, aujourd’hui mardi 22 mai 2007, que le nombre de malades du sida pour lesquels il finance un traitement antirétroviral vient d’atteindre 1 million, soit un doublement en 12 mois.
Act Up-Paris se réjouit de cette spectaculaire avancée ; le Fonds mondial constitue clairement le meilleur outil au monde pour acheminer l’aide des pays riches jusqu’aux pays pauvres, et pour s’assurer que cette aide donne effectivement les résultats escomptés. En effet, aucune des agences de développement bilatérales de différents pays riches, qui sont historiquement spécialisées dans le financement de projets de travaux public au Sud plutôt que dans la santé, n’aurait réussi à atteindre les résultats annoncés aujourd’hui par le Fonds mondial.
Act Up-Paris souligne toutefois que ces résultats restent très faibles au regard des besoins mondiaux et des engagements internationaux : selon l’OMS, ce sont au moins 6 millions de malades qui ont besoin en urgence d’un traitement anti-VIH. Or, les ressources apportées par les pays riches ne permettent pour l’instant de soigner que 2 millions de malades sur ces 6 millions. En effet, d’après un rapport publié par l’ONUSIDA [[Financing the Response to AIDS, 2006 Global AIDS Epidemic Report, UNAIDS]] en décembre 2006, sur les 18 milliards nécessaires en 2007 pour financer les opérations de contrôle la pandémie, il manque au moins 8 milliards, ce qui représente un doublement du déficit par rapport à 2005.
Act Up-Paris appelle la France et les autres pays du G8 à tenir la promesse de l’accès universel au traitement du sida, faite au sommet de Gleneagles en 2005. Chaque pays doit maintenant payer sa part de cette promesse, dès 2007, au prorata de son poids dans le PIB cumulé des pays riches. Pour la France, l’OCDE évalue cette part à 6% du total, ce qui signifie que la France doit apporter au moins 1,1 milliard de dollars sur les 18 milliards nécessaires globalement.