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Le 23 mai 2007, quatre grandes associations françaises de lutte contre le sida ont écrit à Nicolas Sarkozy pour l’exhorter à traduire en actes concrets, durant le sommet du G8 des 7 et 8 juin 2007, l’engagement du G8 2005 à ce que tous les malades du sida du monde aient accès au traitement d’ici 2010.

Act Up-Paris / AIDES / Sidaction / Solidarité Sida M. Nicolas Sarkozy
Président de la République
Palais de l’Elysée
55 rue du Fbg Saint-Honoré
75008 Paris Objet : Demande de rendez-vous. Référence : Sommet d’Heiligendamm ; engagement de Gleneagles en faveur de l’accès universel au traitement sida d’ici 2010. Paris, le 23 mai 2007 Monsieur le Président, Comme vous le savez, la pandémie de sida a déjà tué plus de 30 millions de personnes[[Estimated number of adult and child deaths due tu AIDS globally 1986-2006, in AIDS Epidemic Update, Decembre 2006 ; UNAIDS]], dont 2,9 millions durant la seule année 2006. La Banque Mondiale estime que l’épidémie retire chaque année 1,2 point de croissance à l’économie de l’Afrique[[ http://data.unaids.org/pub/InformationNote/2006/qa_partiii_en_nov06.pdf ]] et que, si elle n’est pas endiguée, le continent va rapidement retomber à son niveau de développement des années 1960[[ http://www.worldbank.org/aidsecon/africa/fire.htm ]]. Le Conseil de Sécurité de l’ONU inclut le sida parmi les grandes menaces à la stabilité géopolitique mondiale[[ http://www.un.org/french/docs/sc/2000/res1308f.pdf ]], et le National Intelligence Council en fait de même au sujet de l’impact indirect de la pandémie sur la sécurité des Etats-Unis[[The Global Infections Disease Threat and Its Implications for the United States, National Intelligence Council, 2000]]. Ces dernières années, sous l’impulsion de la France, d’énormes progrès ont été réalisés contre la crise mondiale du sida. Grâce aux moyens apportés par le Fonds mondial et par le PEPFAR de M. Bush, et grâce à la diffusion des versions génériques des antirétroviraux, la part des malades du sida ayant accès à un traitement est passée de 2% en 2003 à 28% début 2007[[Report on Progress toward Universal Access to HIV/AIDS Treatment, WHO, April 17 2007, http://www.who.int/hiv/mediacentre/univeral_access_progress_report_en.pdf ]]. Si beaucoup de chemin reste à parcourir, et si la mobilisation de la France demeure insuffisante au regard de ses engagements internationaux, ces succès démontrent que l’objectif final poursuivi est bel et bien réalisable. Lors du sommet de Gleneagles il y a deux ans, la France et les autres pays du G8 se sont engagés à atteindre l’accès universel au traitement du VIH/sida d’ici 2010. Or, d’après l’ONUSIDA, le déficit de financement de la lutte contre la pandémie a paradoxalement doublé depuis que les dirigeants du G8 ont pris cet engagement, passant de 4 milliards de dollars en 2005 à 8 milliards en 2007[[Financing the Response to AIDS, 2006, Global AIDS Epidemic Report, UNAIDS]]. Vos premières déclarations sur le sujet de l’accès mondial au traitement du sida[[ http://www.u-m-p.org/propositions/index.php?id=lutte_contre_le_sida ]] ont suscité de très fortes attentes, non seulement chez les citoyens impliqués dans nos associations, mais aussi chez les millions de malades du Sud qui attendent avec angoisse d’accéder à un traitement. La tribune publiée dans Les Echos[[ http://www.lesechos.fr/journal20070515/lec1_idees/4575468.htm ]] le 15 mai dernier par le ministre des Affaires étrangères de l’époque, M. Philippe Douste-Blazy, appelant à une négociation directe, entre dirigeants du G8, pour dépasser les querelles qui empêchent les pays riches de coordonner leur action et de combler le déficit observé, achève de nous convaincre qu’une mobilisation sans précédent de la France pour stopper l’hécatombe du sida devient possible sous votre Présidence. Malheureusement, trois courtes semaines séparent votre prise de fonction du sommet du G8 2007, qui se tiendra quelques jours seulement avant le premier tour des élections législatives. Or, le sommet d’Heiligendamm constitue indubitablement un moment de vérité pour le G8 : en 2008 celui-ci sera présidé par le Japon — pays le plus en retrait des huit sur ce sujet — et il ne sera alors plus possible de combler d’ici 2010 le retard provoqué par le non-financement des engagements. Au vu du double défi que posent d’une part l’objectif de convaincre les autres dirigeants du G8 d’initier une négociation internationale, et d’autre part les contraintes du calendrier des prochaines semaines, nous espérons avoir l’occasion de nouer avec vous et vos équipes un dialogue actif et constructif, afin que la France défende au mieux, sur la scène internationale, l’engagement de 2005 à mettre fin à l’hécatombe du sida. Veuillez recevoir, Monsieur le Président, l’expression de notre plus haute considération. Emmanuel Chateau, Président de l’association Act Up-Paris Christian Saout, Président de l’association AIDES Pierre Bergé, Président de l’association SIDACTION Luc Barruet, Directeur fondateur de l’association SOLIDARITÉ SIDA

 

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