Ce lundi 23 juillet à la Conférence internationale sur le sida à Sydney, le laboratoire Roche a rencontré différentes organisations de lutte contre le VIH, dont Act Up-Paris. A l’issue de cette rencontre, devant les participants à la conférence, Roche a pris des engagements faisant suite au retrait du marché de son médicament Viracept. Les militantEs d’Act Up-Paris présentEs à cette rencontre exigent que Roche rende désormais publics ces engagements.
Le 6 juin 2007, on apprenait que des lots, commercialisés hors de l’Amérique du nord, de Viracept, un inhibiteur de protéases mis en vente par Roche avaient été contaminés à un degré important [[La contamination de certains groupes de 2007 a été mentionnée à 2000 ppm, alors que les experts recommandent moins de 1 ppm]] par l’ethyl de mesylate (EMS).
Il n’y a pas de données spécifiques sur la toxicité de l’EMS sur l’être humain. Mais cette substance est considérée comme cancérigène et tératogène (elle peut provoquer des cancers et des malformations congénitales. L’autorisation de mise sur le marché du Viracept a été suspendue par l’EMEA [[Agence européenne médicale]], et les stocks de Viracept ont été retirés du marché. Les autorités sanitaires ont recommandé à tous les patients utilisant Viracept de changer de traitement antirétroviral.
Critiqué de toutes parts pour son manque de transparence et de communication dans la gestion de ce dossier, Roche a organisé aujourd’hui à Sydney une « rencontre de clarification » sur le sujet. Act Up-Paris a participé à ce meeting, au cours duquel Roche a pris les engagements suivants :
– payer les coûts du retrait (transports, conseils médicaux, tests) et des changements vers un autre traitement ou vers un nelfinavir fabriqué par une autre firme
– financer des études épidémiologiques, établir des cohortes et par la suite, y mentionner les victimes de l’arrêt du Viracept
– financer des études indépendantes et des analyses adjacentes dans le but de déterminer la nocivité de l’EMS sur les humains
– rembourser les autorités nationales de régulation des produits pharmaceutiques pour tous les coûts engendrés en frais d’expertises liés à l’arrêt du Viracept
– si besoin, apporter une compensation financière aux patientEs intoxicéEs par EMS à cause du Viracept
– faire preuve d’une transparence absolue sur les conséquences de la contamination la part des groupes contaminés, leur taux d’EMS et le processus de fabrication
– mettre sur pied des auditions publiques d’expertEs indépendantEs
Act Up-Paris exige que Roche annonce publiquement et officiellement ces engagements avant la fin de la conférence internationale, à l’occasion, par exemple, d’une conférence de presse.