Act Up-Paris a organisé ce mercredi 25 juillet un zap téléphonique du cabinet du ministère des Affaires Etrangères pour exiger de la France qu’elle condamne la pendaison en Iran de seize hommes accusés de divers crimes dont la sodomie ou des comportements jugés « immoraux ». Douze ont été exécutés le 22 juillet dernier, et quatre l’avaient été une semaine avant.
Suite à cette action, le directeur de cabinet de Bernard Kouchner a enfin demandé une note à ses services afin de déterminer « la réaction appropriée de la France dans cette affaire » alors que les exécutions étaient annoncées depuis le 10 juillet. Le ministère s’est depuis engagé à condamner ces pendaisons, au cours d’un point presse ce jeudi.
Pour Emmanuel Château, président d’Act Up-Paris : « par son silence, la France s’est rendue complice de ces assassinats. Faute d’une réaction rapide de la diplomatie française, 17 autres personnes risquent d’être pendues en Iran à leur tour ».
Nous apprenons par ailleurs de l’association Iranian Queer Organization (IRQO) qu’un gay iranien de 21 ans, à Paris depuis un an et demi, est actuellement en danger d’expulsion vers l’Iran, pays qu’il avait quitté en raison de son orientation sexuelle. Il semble que les autorités françaises négocient son expulsion avec l’ambassade d’Iran.
Alors que des homosexuels sont régulièrement exécutés en Iran du fait de leur orientation sexuelle, la France se rendrait coupable de complicité d’assassinat en renvoyant ce garçon dans son pays d’origine.
Philippe Douste-Blazy écrivait, le 26 avril 2006, à propos de la situation des homosexuels en Iran : « La France souhaite l’abolition des législations discriminatoires qu’elle condamne vivement en tant que constitutives d’une atteinte majeure et intolérable aux droite de chaque être humain ». Que fait aujourd’hui la France pour protéger les personnes menacées en raison de leur orientation sexuelle ? Si ce n’est se réfugier dans un silence coupable ?
Act Up-Paris exige que :
– la prétendue « diplomatie des droits de l’homme » du nouveau gouvernement ne reste pas lettre morte et que Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner condamnent officiellement ces exécutions ;
– le gouvernement français obtienne de Téhéran des informations sur l’identité des 17 autres condamnés menacés d’exécution, ainsi que les accusations pour lesquelles chacun d’entre eux a été arrêté ;
– Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner appliquent le droit d’asile aux personnes menacées et/ou persécutées dans leur pays d’origine en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre ;
– les autorités iraniennes dépénalisent l’homosexualité, libèrent toutes les personnes détenues ou condamnées uniquement du fait de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre et renoncent à la peine capitale.