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17 ans déjà que l’installation de distributeurs de préservatifs dans les lycées est à l’ordre du jour. 17 ans, c’est aussi l’âge moyen auquel cette année en France quelque 800 adolescentEs vont être contaminéEs par le VIH : les 15-24 ans représentent 12% des découvertes de séropositivité VIH notifiées (Données INVS du 30 juin 2004). Après 17 ans de décrets et de grandes déclarations, seuls 34% des lycées sont aujourd’hui équipés de distributeur de préservatifs, nous affirme fièrement le Ministre de l’éducation.
Act Up-Paris interpelle à nouveau Xavier Darcos, ministre de l’Education Nationale et Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé de la Jeunesse et des Sports, pour que soient enfin installés des distributeurs de préservatifs gratuits dans TOUS les lycées de France.
L’épopée des distributeurs de préservatifs en milieu scolaire
Depuis 1992, les ministères de l’Education nationale et de la Santé se renvoient la balle de l’installation de distributeurs de préservatifs dans les lycées. Pendant ce temps, les contaminations se poursuivent.
En janvier 2002, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité et le chargé de mission auprès du ministre délégué à la Santé décident de la mise en place de distributeurs de préservatifs dans les lycées. En 2005, alors que le sida est déclaré Grande cause nationale, le Président de la République émet le voeu de voir les établissements scolaires s’équiper de distributeurs de préservatifs à l’occasion du 1er décembre.
Un an plus tard, à grand renfort de communication, le ministère de la santé prétend que 50% des établissements en sont équipés. En réalité, les chiffres avancés proviennent d’une évaluation du dispositif de prévention de l’éducation nationale réalisée en 2001 : concrètement, pendant un an, rien n’a été fait.
Interpellé par un militant d’Act Up-Paris au cours d’une rencontre avec les associations de lutte contre le sida
en octobre 2006, Xavier Bertrand, alors Ministre de la santé, s’engage publiquement à ce que l’installation de distributeurs soit effective au 1er janvier 2007 dans l’ensemble des lycées. A cet effet, la
circulaire n°2006-204 du 11 décembre 2006, signée par le Ministre de l’Education Nationale et le Ministre de la Santé prévoie « l’installation de distributeurs automatiques de préservatifs aisément accessibles et maintenus en bon état de marche et d’approvisionnement ».
Aujourd’hui il n’en est rien.
En réalité, seul un tiers des établissements est équipé
En avril dernier, la commission jeune d’Act Up-Paris a réalisé une évaluation du dispositif sur Paris pour constater que malgré toutes ces déclarations,
seuls 7 lycées sur 21 choisis au hasard sont équipés de distributeurs dans la capitale !
En réponse à un courrier d’Act Up-Paris dénonçant cette situation,
Xavier Darcos s’est contenté de nous répondre que selon les données recueillies fin juin 2007, le taux moyen de lycées équipés atteignait 34%. Dans son courrier, le ministre de l’éducation se targue d’une augmentation de 10 points par rapport à 2006, alors qu’il s’agit en réalité d’un recul de 16 points du taux moyen d’équipement des lycées par rapport à 2001.
Faut-il conclure que le gouvernement décline toute responsabilité concernant les 66% de lycéenNEs restantEs ? C’est inacceptable. Il n’est plus possible que le ministère de la Santé renvoie la balle au ministère de l’Education qui lui-même la renvoie aux responsables d’établissements qui la renvoient aux services décentralisés de santé.
La prévention n’est pas un jeu, la vie des lycéenNEs, elle, est en jeu.
Enfin, si la mise à disposition de préservatifs dans les infirmeries permet en effet « un accompagnement individualisé », elle n’est en aucun cas une politique de prévention suffisante. Rappelons que pour beaucoup d’adolescentEs, la perspective de parler de sa sexualité à unE infirmierE scolaire représentera un obstacle qui les éloignera purement et simplement du matériel de prévention.
Tant que les ministres de la Santé et de l’Education n’auront pas pris les mesures nécessaires à l’installation de distributeurs dans chaque lycée, nous les tiendrons personnellement responsables des contaminations parmi les jeunes.
Act Up-Paris exige la publication d’un échéancier officiel clair planifiant une mise à disposition effective du matériel de prévention dans l’ensemble des lycées. C’est-à-dire l’installation de distributeurs de préservatifs masculins et féminins et de gel lubrifiant dans TOUS les lycées de France, à la fois bien signalés et disposés dans des lieux respectant l’intimité des lycéenNEs.
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