Jeudi 27 septembre 2007[[Le 27 septembre 2007 se tient la « pledging session » de la Conférence de Reconstitution du Fonds mondial, à l’Hotel Intercontinental à Berlin, sous la présidence de Kofi Annan.]], le ministre de la coopération de Nicolas Sarkozy doit annoncer, au nom du président de la République, que la France va augmenter d’un tiers sa contribution financière au Fonds mondial de lutte contre le sida. C’est un mensonge : la contribution française va en réalité stagner. Nicolas Sarkozy a aussi menti le 8 juin dernier au G8 en affirmant publiquement être « prêt à faire davantage pour le Fonds mondial »[[
Voir les déclarations de Nicolas Sarkozy au G8
]] et en assurant aux malades être « engagé pour l’accès universel au traitement du sida d’ici 2010 ».
C’est il y a un mois, lors du conseil des ministres du 29 août[[
Voir le communiqué publié par Act Up-Paris, AIDES, Sidaction et Solidarité Sida la veille du conseil des ministres du 29 août
]], que Nicolas Sarkozy a arbitré le montant de la contribution française tri-annuelle au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Ce jour-là Nicolas Sarkozy a commencé par décider de baisser la part du budget de l’Etat consacrée à l’aide aux pays pauvres en général ; puis, concernant l’aide contre le sida, il a décidé de geler le montant de la contribution française annuelle au Fonds mondial.
Ce gel a été confirmé aux associations de lutte contre le sida le 18 septembre par le ministre de la coopération : c’est seulement 300 millions que la France donnera au Fonds mondial en 2008, 2009 et 2010 – soit exactement le même montant qu’en 2007. C’est 200 fois moins que les 60 milliards de dollars que Nicolas Sarkozy et ses homologues du G8 se sont engagés à mobiliser il y a quatre mois afin d’« atteindre l’objectif de l’accès universel au traitement du sida d’ici 2010 »[[
Voir l’annonce par les dirigeants du G8 des 60 milliards de dollars pour la tenue de l’objectif de l’accès universel au traitement sida d’ici 2010 dans leur déclaration du 8 juin 2007 sur l’Afrique, paragraphe 48
]]. La vie de 40 millions de séropositifVEs dépend pourtant de la tenue de cet engagement financier.
Jean-Marie Bockel va ré-annoncer jeudi 27 septembre, dans le cadre de la Conférence de Reconstitution du Fonds mondial à Berlin, le montant de la contribution française.
L’objectif de l’accès universel au traitement sida d’ici 2010, auquel s’est engagé Nicolas Sarkozy en juin au G8[[Voir la note n°2 pour le lien vers le site de l’Elysée et l’engagement de Nicolas Sarkozy sur l’accès universel.]], nécessite d’augmenter chaque année d’ici 2010 les financements qui y sont consacrés. La France s’était d’ailleurs engagée en avril 2007, avant que Nicolas Sarkozy ne devienne président, à contribuer avec les autres pays riches à quadrupler entre 2007 et 2010 les ressources totales allouées au Fonds[[
Voir l’engagement de la France, et des autres pays membres du Conseil d’Administration du Fonds mondial, pris le 27 avril 2007 , de quadrupler les ressources du Fonds
]]. Depuis son engagements du G8, Nicolas Sarkozy s’est permis de prévoir au budget 2008 plus de 10 milliards d’euros de cadeaux fiscaux, selon Les Echos. Pendant que Nicolas Sarkozy brise ses engagements auprès des malades du sida, George W. Bush tient les siens. Alors que les Etats-Unis sont seulement 6 fois plus riches que la France[[
Selon l’OCDE le PIB américain est de 13 185 milliards de dollars, contre 2248 pour la France, soit un rapport d’environ 5,8
]], George W. Bush a annoncé comme contribution 2008 à l’accès universel 9 fois plus que la France (3,6 milliards de dollars) et 15 fois plus pour l’année 2009 (6 milliards)[[
Voir les récents engagements financiers de George W. Bush en matière de lutte mondiale contre le sida
]].
Act Up-Paris exige :
– que Nicolas Sarkozy reçoive en urgence Act Up-Paris, AIDES, Sidaction et Solidarité Sida, comme nous le lui demandons depuis mai 2007.
– que la France contribue au moins autant que les Etats-Unis en proportion de la richesse nationale, soit au moins 1 milliard de dollars par an dès 2009[[La France doit donner au moins 1/6 de ce que donne les Etats-Unis, puisque c’est là le ratio entre la richesse nationale des deux pays. Comme les Etats-Unis vont donner 6 milliards en 2009, la France doit donner au moins autant cette année-là. George W. Bush quittera la Maison-Blanche en janvier 2010 ; il contrôlera donc les budgets 2008, 2009 et 2010 des Etats-Unis. Bill Clinton et le candidat démocrate John Edwards ont indiqué récemment que les Etats-Unis devraient contribuer davantage encore.]].