Les activistes transsexuelLEs, trangenres et intersexuelLEs ont décidé de manifester pour visibiliser leurs différentes identités et dénoncer les processus de psychiatrisation auxquels elles sont contraintEs, tels que les établissent les protocoles de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Appel à manifestation pour la lutte transgenre, transsexuelLE et interssexuelLE
– Dimanche 7 octobre 2007 à Barcelone (18h Pl Universidad)
– Samedi 6 octobre 2007 à l’Existrans à Paris (14h Châtelet)
L’OMS considère la transsexualité et le transgendérisme comme des pathologies mentales en les qualifiant de « trouble de l’identité sexuelle » dans la classification internationale des maladies (CIE-10).
Cette classification des maladies est le modèle de référence des professionnels de la santé de tous les pays. Par conséquent, les personnes trans du monde entier se voient obligées de passer devant des équipes de psychiatres qui « évaluent » leur identité de genre pour décider de leur accès aux traitements hormonaux ou à leur changement de sexe sur l’état civil.
L’Etat Espagnol entérine cette définition psychiatrique avec la récente « loi sur l’identité de genre » qui impose l’obtention du diagnostic de « disphorie de genre » pour pouvoir changer de nom et de sexe sur l’état civil, et en exclut les mineurs (moins de 18 ans ), les immigréEs, et les handicapéEs mentalEs.
Notre genre ne peut être évalué, ni par la psychiatrie, ni par aucune autre discipline, et encore moins pénalisé et conditionné par ce même service qui est censé garantir notre plein développement physique, émotionnel et social. Nous exigeons un système de santé publique qui respecte nos corps intersexes et transsexuels sans être jugéEs systématiquement par la morale médicale. Utiliser le diagnostic de « trouble de l’identité de genre », c’est limiter la construction de nos corps, c’est violer nos libertés individuelles. La diversité des identités est infinie et ne peut s’encadrer dans un modèle homme /femme.
Parallèllement, nous interrogeons la nécessité de mentionner le sexe sur les documents officiels.
Il est indispensable, pour éviter l’exclusion des personnes trans, de lutter contre la transphobie dans les milieux éducatif, pénitenciaire, dans les moyens de communication, etc. et particulièrement dans le monde du travail, afin de garantir à touTEs un accès à l’emploi.
Dans le même temps, il faut développer et assurer des conditions de dignité, de santé et de sécurité aux travailleurSEs du sexe.
Alors que la classification internationale des maladies est en cours de révision, c’est le moment de lutter pour que soit retiré le « trouble d’identité de genre » de ce manuel, de la même manière que dans les années 1990 la communauté homosexuelle n’a plus été considérée comme malade par cette classification.
En ce sens, l’implication et la position de la communauté médicale dans la lutte pour la déclassification du « trouble d’identité de genre » est fondamentale.
Les pressions de genre nous affectent touTEs, elles déterminent comment nous devons nous comporter et établir nos relations, nous obligeant à nous conformer à des identités conceptuelles. C’est pour cela que cette lutte n’est pas exclusivement trans, c’est une lutte qui nous implique touTEs.
Les 6 et 7 octobre, nous manifestons de manière conjointe à Paris et Barcelone. Cette lutte doit être une lutte internationale construite à partir d’actions simultanées et coordonnées dans différentes villes du monde.
Parce que nous ne sommes pas malades mentauxLES par le fait d’être trans, nous ne sommes pas troubléEs par le fait de construire le genre hors des normes établies par la médecine et les gouvernements; nous voulons faire entendre notre voix et ne plus jamais être traitéEs comme des victimes, ni comme des malades politiques; parce que nous exigeons avoir le droit de décider nous-mêmes sur notre corps : les activistes trans qui signons ce manifeste exigeons le retrait du « trouble de l’identité de genre » de la classification internationale des maladies et la complète dépathologisation des identités trans.