Bill Clinton est président d’une fondation pour la lutte contre le sida qui est le deuxième acteur privé en ce domaine, après la fondation Gates. Il doit rencontrer ce vendredi 5 octobre Nicolas Sarkozy, alors même que le Président de la République vient de rompre ses engagements pour un accès universel aux traitements contre le sida d’ici 2010.
En effet, le jeudi 27 septembre, le gouvernement renonçait publiquement à augmenter pour 2008 sa contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida. Pis, la France a annoncé que ce gel financier continuera en 2009 et 2010. Cela signifie que la France n’augmentera pas d’ici 2010 le nombre de malades du sida auxquels elle prodigue un traitement à travers le Fonds mondial (130 000 à l’heure actuelle). Pourtant, l’ONUSIDA a rappelé dans son rapport de la semaine dernière que la communauté internationale doit multiplier par 5 le nombre de malades pris en charge afin de tenir l’engagement du G8 en faveur de l’accès universel au traitement du sida. Nicolas Sarkozy avait réaffirmé son engagement à atteindre cet objectif durant le dernier sommet du G8.
Le porte-parole de l’Elysée, David Martinon, a prétendu cette semaine : « Dans le domaine du développement, M. Nicolas Sarkozy et M. Bill Clinton partagent les mêmes priorités pour la santé et l’éducation, et le même sens de l’urgence concernant l’aide à l’Afrique ». Si cela était vrai, Nicolas Sarkozy n’aurait pas gelé la contribution française au Fonds mondial, tuant l’espoir de centaines de milliers de malades du sida de bénéficier d’un traitement grâce à la tenue des engagements français. Bill Clinton, lui, a démontré que la lutte contre l’hécatombe mondiale que cause le sida n’était pas une fatalité : il en a fait sa priorité, à laquelle il consacre chaque année des moyens toujours plus importants.