Dans Action 105, nous avions promis la suite des aventures de « la Commission Jeunes à la recherche des distributeurs de préservatifs généralisés dans tous les lycées ». Voici l’épisode n°8, avant dernier de la saison, espérons-le.
Au mois de juin 2007, la Commission Jeunes envoyait un courrier au ministère de la Jeunesse, de la Santé et des Sports et au ministère de l’Education nationale. Cette lettre rappelait aux ministres que les jeunes entre 15 et 24 ans constituent 12 % des découvertes de séropositivité à VIH notifiées, et que la prise en main par les lycéenNEs de leur sexualité et de leur protection ne saurait passer par la case adulte, que cetTE adulte soit unE parentE, unE professeurE, unE infirmièrE scolaire ou unE pharmacienNE.
Nous exigions à nouveau la mise en application de la circulaire n°2006-204 de 2006. Cette circulaire « renvoie aux Comités d’Education à la Santé et à la Citoyenneté (CESC) et aux Conseils d’Administration de chaque établissement le soin de faire installer ces distributeurs de préservatifs dans un cadre pédagogique et éducatif qui prenne appui sur les enseignements et les séances d’éducation à la sexualité ».
En guise de réponse, Monsieur Darcos, ministre de l’Éducation nationale se vante et se satisfait des résultats, pourtant insuffisants, d’une étude réalisée fin juin 2007 qui estime à 34 % le taux moyen de lycées équipés. Aujourd’hui, 2 lycéenNEs sur 3 n’ont toujours pas accès aux préservatifs !
Le ministre de l’Education nationale promet également que les distributeurs seront effectivement installés au 1er janvier 2008. Lorsqu’on sait qu’en 15 ans, seuls 374 distributeurs de préservatifs ont été effectivement installés, nous sommes plus que sceptiques et nous veillerons à ce que la nouvelle majorité, si prompte à multiplier les déclarations, transforme ses paroles en actes.
Cette année encore, plus de 800 adolescentEs seront contaminéEs par le VIH. Ils et elles seront condamnéEs à prendre des traitements lourds toute leur vie et se verront être la cible de discriminations que nous ne connaissons que trop bien. Act Up-Paris accuse les ministères de l’Education nationale et de la Santé qui, depuis 1992, promettent sans cesse ces installations, d’être responsables de ces vies gâchées par la maladie.
Act Up-Paris exige la publication d’un échéancier officiel clair planifiant une mise à disposition effective du matériel de prévention dans l’ensemble des lycées. C’est-à-dire l’installation de distributeurs de préservatifs masculins et féminins et de gel lubrifiant dans TOUS les lycées de France, à la fois bien signalés et disposés dans des lieux respectant l’intimité des lycéenNEs.