Ce mercredi 14 novembre 2007, Act Up-Paris, AIDES, Demain le Monde, Handicap International, Médecins du Monde, Sidaction, Solidarité Laïque, Solidarité Sida, Solthis et WorldVision ont obtenu confirmation officielle qu’Eric Woerth, ministre du Budget, avait inscrit dans sa proposition de budget 2008 une baisse de 7% de la contribution française au Fonds mondial contre le sida. M. Woerth propose que cette contribution baisse de 300 millions d’euros en 2007[[Voir la liste des financements reçus par le Fonds mondial de la part des différents pays riches : www.theglobalfund.org.]] à 280 millions d’euros en 2008[[Voir le chapitre ‘aide au développement’ du PLF 2008, page 112 : www.performance-publique.gouv.fr.]].
Cette proposition est en contradiction avec l’annonce de Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat à la Coopération, durant la réunion du 18 septembre 2007 de la Plateforme Sida du Ministère des Affaires étrangères. M. Bockel, en effet, avait annoncé aux associations de lutte contre le sida que la contribution française au Fonds mondial allait être maintenue à 300 millions annuels pour 2008, 2009 et 2010 – une somme déjà largement inférieure aux besoins.
A travers le Fonds mondial, la France finance en 2007 la prise en charge de plus de 100 000 malades du sida dans le monde[[Le Fonds mondial finance la prise en charge antirétrovirale pour plus d’un million de séropositifs dans le monde – voir communiqué du Fonds mondial du 22 mai 2007. La France représentant 10% des ressources du Fonds (voir le tableau des financements reçus par le Fonds, ou les déclarations de Nicolas Sarkozy), elle finance donc les traitements pour plus de 100 000 malades du sida des pays en développement.]]. Une coupe budgétaire de 7% revient donc à priver de traitements 7 000 malades, et dès lors à les condamner à une mort rapide.
Pourtant, Nicolas Sarkozy avait déclaré le 7 juin, au sommet du G8, « Je me suis engagé sur l’accès universel au traitement du SIDA en 2010 ». Or, en novembre 2007, 70% des malades du sida n’ont toujours pas accès au traitement, alors que seuls 30% sont soignés. L’accès universel auquel s’est engagé le Président implique donc un triplement de l’accès en trois ans. Ce triplement de vies sauvées nécessite bien évidemment, en regard, un triplement des financements. Nicolas Sarkozy s’était aussi exprimé sur ce point durant le G8 : « La France finance 10% du total des dépenses du Fonds sida/paludisme/
tuberculose. Nous sommes prêts à faire davantage. »
C’est pourquoi Nicolas Sarkozy ne peut aujourd’hui laisser Eric Woerth abandonner à la mort ces 7 000 malades du sida.
Nos associations appellent Nicolas Sarkozy à bloquer la coupe budgétaire de M. Woerth, et l’Assemblée Nationale à amender en conséquence la proposition de budget 2008.