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Le mot d’ordre que nous avons choisi cette année pour la manifestation du premier décembre « sida : bientôt la parité, à quand l’égalité ? » met en avant la question des femmes dans l’épidémie. Dix ans après la première rencontre « Femmes et VIH » organisée par la DGS, Sida info service et le Centre Européen pour la Surveillance Epidémiologie du Sida (CESES), Act Up-Paris, le Planning familial, Sida Info Service sont à l’instigation d’un nouveau colloque qui se tiendra le 30 novembre et le 1er décembre.

Les violentes attaques portées par le gouvernement à l’encontre des droits des malades auraient pu nous conduire à choisir un mot d’ordre plus directement lié au contexte politique actuel. Nous savons aussi que Brice Hortefeux cherche par tous les moyens à remettre en cause le droit au séjour des étrangerEs malades. De plus, il est désespérant de voir la France ne pas tenir ses engagements sur le financement international de la lutte contre le sida. De l’avis de Nicolas Sarkozy, la France devait encore en donner trop ; la dotation française vient de baisser de 20 millions d’euros. Face à de telles régressions, nous avons voulu les dénoncer toutes en même temps. C’est pour cela que nous avons choisi de montrer la face la plus cachée de l’épidémie, celle que le machisme de nos dirigeantEs croit pouvoir occulter, que celui de nos chercheurEs croit devoir protéger, que celui de la population masculine voudrait ignorer : les femmes. Les femmes sont aussi nombreuses que les hommes à être touchées par le virus du sida. C’est une forme de parité que personne n’a souhaitée. Mais pour autant les femmes ne sont pas traitées à égalité dans l’accès aux soins, dans la recherche pour de nouveaux traitements et dans les campagnes de prévention ? Leur invisibilisation face au sida et, de façon générale, le sexisme, nourrissent la stigmatisation, sapent la prévention et freinent l’accès aux soins. Parler des femmes dans l’épidémie, c’est ramener le propos à notre vécu de malades. Comme le montre le dossier de ce numéro, force est de constater que peu de chemin a encore été parcouru pour la prise en compte des femmes dans les politiques de lutte contre le sida. Les femmes séropositives concentrent aussi toutes les difficultés, sur le plan social, sur le terrain des discriminations, ou sur le plan thérapeutique. Poser la question des femmes dans l’épidémie, c’est surtout poser une question politique. C’est poser la question du genre dans l’épidémie. C’est remettre en cause les théories qui avaient conduit à la création de la notion de groupe à risque ou bien encore celles qui cherchent aujourd’hui à légitimer la pénalisation comme un moyen efficace de prévention.

 

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