La période préélectorale des Municipales à Paris permet, au travers des programmes de campagne des candidatEs, d’observer leur compréhension des besoins et des attentes de leurs électeurTRICEs. Nous avons observé ces préparatifs, les meetings et les moyens de remonter de l’information. Analyse.
En relisant le programme électoral des candidatEs parisienNEs au regard de la lutte contre le sida, nous constatons qu’une fois de plus, la prise en compte de l’épidémie est loin d’être en adéquation avec la réalité (de terrain). Pourtant, faute de disposer de revenus suffisants à cause de leur maladie, près de 20 % des séropositifVEs sont dépourvuEs de logement individuel [[(Source : Enquête Vespa de l’ANRS)]]. Si les deux principauxALES candidatEs à la mairie de Paris mettent en avant la question du logement dans leur programme, ces dernierEs n’évoquent jamais la question de l’accès des personnes malades. Ce sont pourtant les plus directement frappées par la crise du logement à Paris. Or, près de la moitié des 200 000 séropositifVEs françaisES vivent en Ile-de-France.
Seulement 15 % des 40 000 logements sociaux promis par Bertrand Delanoë seront accessibles aux plus précaires et notamment aux malades qui, du fait de leur maladie, n’ont pour seule ressource qu’une Allocation Adulte Handicapé (AAH) de 628 euros par mois. Il s’agit pourtant des logements les plus demandés et qui connaissent le taux de rotation le plus faible.
Françoise de Panafieu, qui prétend être « la candidate de l’essentiel », fait encore mieux : elle se permet d’insulter les malades et les handicapéEs en dénonçant le fait que « Paris devienne la ville des plus aiséEs et des plus aidéEs ». Alors qu’elle annonce la construction de 40 000 nouveaux logements, elle ne s’engage que sur 24 000 nouveaux logements sociaux sur la mandature et annonce dans le même temps vouloir en vendre 2 500 par an.
A Paris, de nombreuxSES malades et leurs familles sont jetéEs à la rue ou plongent dans le surendettement, faute de pouvoir payer des loyers trop élevés. Les associations d’aide aux séropositifVEs sont totalement débordées par l’absence de solutions de relogement. Les dispositifs d’hébergements thérapeutiques, réservés à ceux et celles qui ne peuvent disposer d’un logement individuel en raison de leur état de santé, sont totalement engorgés faute de déboucher sur des solutions de relogement de droit commun. Des centaines de malades se retrouvent à la rue du fait de l’incurie de la politique municipale sur le logement.
Il est pourtant évident que le logement social doit d’abord être consacré à ceux et celles qui en ont le plus besoin. Pour nous séropositifVEs, ne pas disposer d’un logement c’est ne pas être en mesure de se soigner. Ce n’est rien de moins qu’une question de vie ou de mort. Plutôt que de concentrer l’effort sur les plus précaires, les programmes des deux principauxLES candidatEs à la Mairie de Paris préfèrent accorder leur priorité au logement des classes moyennes, pour de simples questions de calculs électoraux. Peu leur importe que plusieurs milliers de malades dorment à la rue au mépris de leur santé. Bertrand Delanoë et Françoise de Panafieu devraient finir par le comprendre ; compte tenu de leur niveau de ressources, la moitié des séropositifVEs parisienNEs n’ont d’autre choix que de se tourner vers le logement social pour disposer d’un toit.
ConsternéEs par cette situation nous avons décidé de participer, nous aussi, à la campagne pour les élections municipales, en réintroduisant dans le débat les sujets dont nos candidatEs se plaisent à ignorer l’existence, sous forme de questionnaires envoyés aux candidatEs. (Voir Questions aux candidatEs).