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Le 14 novembre dernier, Act Up-Paris a rencontré la ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, Roselyne Bachelot-Narquin. Ce rendez-vous, sollicité depuis sa nomination, s’est débloqué à la faveur de la pression que nous avons exercée à propos des franchises médicales, lors du débat parlementaire. Déroulé de ce rendez-vous.

La ministre de la Santé s’est montrée attentive à la question des femmes vivant avec le VIH, prête à mettre en œuvre l’accès au préservatif féminin à un coût comparable à son équivalent masculin. Le développement de la proposition systématique de dépistage doit être étudié par le Ministère. Elle accepte l’idée d’une participation renforcée des femmes dans la recherche pour étudier plus sérieusement l’influence du genre, et considère qu’une incitation, exercée par le contrôle de l’autorité publique sur la recherche, serait possible.

Le transsexualisme est une question sur laquelle Roselyne Bachelot-Narquin s’est déjà prononcée. Interrogée sur la mise en adéquation du sexe légal avec le sexe social, elle comprend nos préoccupations mais nous rappelle que les ministères en charge, sont ceux de la Justice et de l’Intérieur. Quant à la dépsychiatrisation, la discrimination et la prévention du sida, elle nous propose un point d’analyse en début 2008.

Sur la question du dépistage du VIH et de l’évolution du dispositif législatif actuel au vu du rapport du Conseil national du sida[[Voir le site du CNS ]] (CNS), la Ministre nous accorde son soutien pour que 2008 puisse être l’année de l’expérimentation de nouvelles approches.

Nous avons ensuite présenté plusieurs dossiers posant la question de l’égalité d’accès aux avancées médicales. Il s’agit des tests antigènes HLA d’hypersensibilité à l’abacavir, des tests de tropisme du VIH pour l’utilisation des nouveaux traitements, des conditions d’accès à l’EPO pour le traitement de l’hépatite C, des techniques de correction de la lipoatrophie des fesses et du délai d’obtention des médicaments en France, après l’autorisation de mise sur le marché européenne. En cause ici, la lenteur des circuits administratifs face à l’urgence des besoins des malades. La Ministre nous a proposé d’étudier des solutions, si besoin par une approche législative, qui pourrait remédier à ce qu’elle considère être « des lourdeurs technocratiques ».

Elle s’est engagée à nous consulter pour les discussions sur la question des programmes patients, à permettre le financement du groupe TRT-5[[Le TRT-5 est un collectif qui regroupe des membres des associations :
Action-Traitement, Act Up-Paris, Aides, Arcat-Sida, Sida Info-service, Sol En Si et Nova Dona]] par la DGS en respectant les choix de structure voulus par les associations qui le composent, et à nous intégrer dans le comité de suivi du plan d’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques.

En revanche, Madame Bachelot-Narquin s’est emmurée dans un mutisme total lorsque nous avons abordé la question des franchises médicales et a mis fin à notre entretien. Cela montre bien que nous avons affaire à une Ministre franchisée, ouverte et intéressée à nos préoccupations, dès lors qu’elle a dépassé le seuil de la franchise fixée, selon toute évidence par l’Elysée, pour exercer son ministère.