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En juin 2005, Act Up-Paris diffusait un texte dénonçant les discours de la psychiatre Colette Chiland, spécialiste autoproclamée du transexualisme, auteure en particulier d’un Que sais-je ? qui cumule les poncifs à l’égard des trans (refus d’appeler par leur genre
d’adoption les personnes concernées, minimisation du phénomène, etc.). Colette Chiland a porté plainte pour diffamation. Le président de l’époque a été mis en examen et jugé. Il a été condamné le 28 juin 2007 pour diffamation à 500 euros d’amende avec sursis et un euro de dommages et intérêts. Il a fait appel de cette décision ; l’audience de plaidoirie se tiendra le 28 février 2008.

Pétition close.

Au delà de la condamnation individuelle et du casier judiciaire qu’elle implique, ce jugement pose un problème de fond. Le tribunal n’a pas jugé diffamatoire le terme de « haine » utilisé par l’association pour qualifier l’attitude et les écrits de la psychiatre. Mais ces mêmes juges n’autorisent pas qu’on dénonce l’impact de cette violence sur les personnes transgenres, et qu’on en attribue la responsabilité à son auteure.

Pourtant, la reconnaissance de la violence des discours racistes ou antisémites, et beaucoup plus récemment, sexistes ou homophobes, ne s’est jamais faite sans la prise en compte de leurs conséquences sur les personnes directement visées. Si les propos d’un Christian Vanneste ont pu être condamnés comme étant insultants et homophobes, c’est bien parce que leur impact délétère sur la vie des gays et des lesbiennes a été démontré. Pourquoi en serait-il autrement pour les trans ?

Le procès en appel d’un militant d’Act Up-Paris sera donc une des rares occasions de tester les pouvoirs publics, pour voir jusqu’où ils pourront aller en matière de reconnaissance des discriminations transphobes. En effet, la transphobie n’est pas reconnue par la loi, ni, officiellement, par la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité (HALDE). C’est pour cette raison que nous vous proposons, à l’occasion de ce procès, de signer le texte suivant :


Pétition signée à l’occasion du procès en appel de Jérôme Martin, ancien président d’Act Up-Paris, poursuivi par Colette Chiland, psychiatre et auteurE de Changer de sexe :

« Oui, les conséquences des discours et des pratiques psychiatriques
sur les personnes transgenres peuvent et doivent être dénoncées

Oui, on peut et doit dire que des psychiatres détruisent les vies de personnes transgenres quand leurs propos ou leurs pratiques rabaissent, insultent, infériorisent les trans ;

Oui, on peut et doit dire que des psychiatres détruisent les vies de personnes transgenres quand ces médecins ont refusé d’entendre la parole, individuelle ou collective, des trans qui leur demandaient de cesser de les considérer comme des malades mentauxLES ;

Oui, on peut et doit dire que des psychiatres détruisent des vies de personnes transgenres quand ces psychiatres ont négligé d’alerter les pouvoirs publics sur l’impact du sida chez les trans, alors que ces médecins étaient en première ligne pour en voir les premiers signes ;

La transphobie existe et ne pourra être efficacement combattue que si l’on reconnaît qu’elle détruit les vies des personnes transgenres. Le discours psychiatrique officiel est un terreau fertile à cette transphobie. Les conséquences des discours et des pratiques psychiatriques sur les personnes transgenres peuvent et doivent être dénoncées.

Nous demandons que la justice reconnaisse l’impact de la transphobie sur les personnes. Nous demandons par ailleurs la dépsychiatrisation de la question trans »