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Cette rubrique traite de l’actualité des traitements (AMN, ATU, passage en ville, interactions). Elle a pour but de vous tenir informé de l’évolution des mises à disposition des traitements VIH, de vous avertir des dernières alertes, de faciliter une étape généralement fastidieuse : le retrait de vos traitements.
Prézista® en ville
Prézista® (darunavir/TMC114) est un inhibiteur de la protéase, qui doit être boosté par une faible dose de Norvir® (ritonavir). Inscrit sur la liste des médicaments remboursés par la Sécurité Sociale, il est disponible en pharmacie de ville, depuis mi-janvier. Il est dosé à 600 mg en 2 comprimés de 300 mg à prendre au cours des repas.
Prézista® et foie
En début du mois, l’Agence américaine du médicament alertait les prescripteurs d’une possible toxicité hépatique de l’antirétroviral de Tibotec Janssen-Cilag. Un avertissement sur l’hépatotoxicité du médicament a été ajouté à la notice de Prezista® (darunavir). Cet inhibiteur de la protéase récent (approuvé en février 2007) est à l’origine d’atteintes au foie et de plusieurs décès. Durant les essais cliniques, sur plus de 3 000 personnes, une quinzaine de cas d’hépatite liés à ce médicament ont été comptabilisés (soit une prévalence de 0,5%). Un avertissement sur l’hépatotoxicité du médicament a donc été ajouté à la notice de Prezista®. La prudence est recommandée chez les personnes co-infectées par le VIH et une hépatite, pour qui un suivi biologique des enzymes hépatiques avant et pendant la mise sous traitement est conseillé.
Viréad® et os
Deux études récentes (publiées lors de la dernière CROI) indiquent une corrélation entre la prise de Viréad® (ténofovir) et des problèmes de densité osseuse. La
première étude portant sur 1 200 personnes a suivi sur un an l’évolution des taux de phosphatase alcaline (indicateur du renouvellement osseux) en lien avec la prise ou l’arrêt du ténofovir. Elle démontre clairement l'(impact du ténofovir sur le métabolisme osseux (avec un retour à la normal 3 mois après l’arrêt de ce traitement). La
seconde étude portait sur 300 personnes qui devaient remplir un questionnaire précis et effectuer un dexa scan. L’analyse montre une diminution de la densité osseuse chez 67 % des participants (ostéopénie pour 54 % et ostéoporose pour 13 %) et la prise de ténofovir à long terme est associée cette perte de densité.
Étravirine en ATU de cohorte
Après l’ATU nominative, l’étravirine (TMC 125) de Tibotec passe en ATU de cohorte, c’est-à-dire que les personnes répondant aux critères de la cohorte seront traitées et surveillées selon un protocole établi par l’AFSSaPS et le laboratoire. Elles pourront ainsi obtenir l’étravirine qui n’a pas encore son AMM. Pour en bénéficier, le médecin prescripteur doit prendre contact avec le laboratoire Janssen-Cilag. L’étravirine est indiqué « en association avec d’autres antirétroviraux, incluant une anti-protéase boostée avec le ritonavir, dans le traitement de l’infection par le VIH-1 chez l’adulte en échappement immunovirologique, ayant présenté un échec ou une intolérance aux médicaments des 3 classes d’antirétroviraux et pour lequel il existe si possible au moins un autre médicament antirétroviral potentiellement efficace utilisable ».
Pour avoir plus d’information il est possible de contacter le nuémro vert mis à disposition au 0 800 114 125 ou 01 55 00 44 43 pour les DOM.
VIH les enfants aussi
Alors que le Sustiva® en formule pédiatrique risque de disparaître, Kalétra® lui s’adapte[[Une RéPI sur le thème « Puberté et VIH » est en préparation, ainsi qu’un prochain article pour Protocoles sur les traitements disponibles en pédiatrie.]].
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Kalétra® moins dosé
En janvier dernier, l’agence européenne du médicament a donné son accord pour la commercialisation d’une nouvelle formulation du Kalétra à desination des enfants. Cet inhibiteur de protéase dosé à 400 mg de lopinavir / 100 mg de ritonavir pour les adultes, devrait passer prochainement à 100 mg de lopinavir / 25 mg de ritonavir pour les enfants. De plus, grand avantage pour le Sud, les comprimés n’ont pas besoin d’être réfrigérés et peuvent être pris avec ou sans nourriture.
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Sustiva® 100 mg
De son côté BMS, a stoppé la production de Sustiva® 100 mg utilisé par les enfants (dosé à 600 mg une fois par jour pour les adultes). Outre la méthode opaque (ce sont les prescripteurs confrontés à la pénurie qui ont contacté les associations pour les avertir) cette décision risque de rendre plus difficile encore la gestion thérapeutique des enfants. Multiplier les gélules à prendre (qu’on ne doit pas ouvrir), ou donner du sirop en grande quantité alors qu’il n’a pas bon gout ne facilite pas les prises, déjà compliquées pour un enfant. Nous espérons que la mobilisation de l’ensemble des associations suffira à leur faire faire marche arrière.
Rosiglitazone attention au cœur
En début d’année l’AFFSaPS a lancé une mise en garde sur le rosiglitazone pour les personnes atteintes d’une maladie cardiovasculaire ischémique, c’est-à-dire souffrant de problèmes de diminution de flux sanguin. La rosiglitazone fait partie des antidiabétiques oraux utilisés dans le traitement du diabète de type 2 (qui ne nécessite pas d’injection d’insuline). Les résultats des différentes études analysées par les agences du médicament européenne et française aboutissent aux mêmes recommandations de vigilances voir de non prescription de rosiglitazone pour les personnes souffrant de problèmes cardio-vasculaires ischémiques. Ces personnes sont plus à risque de présenter des effets indésirables cardiaques ischémiques. En l’absence de données, l’AFFSaPS émet également une contre-indication pour les personnes souffrant de syndrome coronarien aigu (infarctus du myocarde ou aggravation de crise d’angine de poitrine).
En cas de problèmes cardiovasculaires et de prise de rosiglitazone : Avandia® (rosiglitazone) et Avandamet® (rosiglitazone et metformine), il est recommandé de consulter son médecin pour adapter le traitement antidiabétique.
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