Le 4 octobre 2007, Xavier Darcos, ministre de l’Education nationale, annonçait le déblocage de 1,6 million d’euros pour la mise en place de distributeurs de préservatifs dans tous les lycées, avant février 2008. Qu’en est-il aujourd’hui ?
En octobre, il nous remerciait alors de lui avoir rappelé l’urgence de ce dossier, de l’application des instructions ministérielles déjà existantes et de ces quelques 800 adolescentEs encore contaminéEs chaque année par le VIH. Fin février, nous rappelions le Ministre à ses engagements et lui demandions un état des lieux de l’équipement des lycées en distributeurs. Nous restons depuis sans réponse. Sans attendre que Xavier Darcos daigne se manifester sur le sujet, les initiatives s’organisent pour assurer l’approvisionnement des lycées en préservatifs. Dans plusieurs départements déjà, des lycées s’équipent d’un ou deux distributeurs, la procédure la plus communément choisie pour déterminer leur emplacement dans les établissements étant de faire voter les représentantEs des élèves. Les initiatives sont malgré tout insuffisantes, puisque ces distributeurs ne sont pas équipés en gel et en préservatifs féminins, et que l’on attend toujours que de réels programmes d’information et de prévention à destination des jeunes soient mis en place alors qu’ils sont absents de la majorité des lieux de scolarisation. Ce combat pour l’accès effectif des lycéenNEs à des préservatifs à prix réduit, que nous menons depuis 1992, reste au milieu du gué, faute d’un réel engagement politique. Xavier Darcos doit montrer qu’il est capable de tenir un engagement et de jouer la transparence sur le processus de mise en place de cette mesure, son calendrier, l’état des dépenses effectuées et celles à venir. Il doit associer rapidement les associations de lutte contre le sida, les lycéenNEs, les enseignantEs et les personnels dans sa concrétisation.
Rappelons que, selon un sondage MSN-Sidaction, à l’occasion du 1er décembre 2007 : si 81 % des 15-24 ans ont peur du sida, 19 % n’utilisent pas systématiquement de préservatif avec unE nouveauLLE partenaire et 71 % n’ont jamais fait de tests de dépistage. 27 % de celles et ceux qui n’utilisent qu’occasionnellement ou jamais de préservatif avec unE nouveauLLE partenaire pensent que des médicaments existent pour guérir du sida. 53 % des 15-24 ans qui n’utilisent qu’occasionnellement ou jamais de préservatif avec unE nouveauLLE partenaire pensent qu’ils/elles n’ont pas de risque d’attraper le VIH s’ils/elles choisissent correctement leurs partenaires.
Depuis 1992, les besoins sont toujours les mêmes. Nous demandons à Xavier darcos :
– des informations détaillées sur la mise en œuvre de son engagement d’octobre 2007 ;
– d’être associéEs au programme de mise en place de distributeurs de préservatifs dans les lycées ;
– que le ministre de l’Education nationale, soit aussi celui de la promotion d’actions d’information et de prévention auprès de tous les jeunes scolariséEs.