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Dans le cadre du procès intenté par la psychiatre Colette Chiland, la cour d’appel a confirmé aujourd’hui la condamnation pour diffamation et alourdi les dommages et intérêts.

Jérôme Martin, président d’Act Up-Paris à l’époque des faits, est donc condamné à 500 euros d’amende avec sursis. Les dommages et intérêts s’élèvent à 5000 euros (contre un euro en première instance).

Après ce procès, et dans l’attente de l’arrêt, des questions se posent : quelle place reste-t-il pour dénoncer les conséquences des violences transphobes – et notamment des violences verbales exercées par les psychiatres à l’encontre des trans ? Apparemment, la justice n’est pas prête à les reconnaître.

En juin 2005, Act Up-Paris diffusait un texte dénonçant les discours de la psychiatre Colette Chiland, experte auto-proclamée du « transsexualisme ». Elle avait alors porté plainte pour diffamation. Le président d’Act Up-Paris de l’époque, Jérôme Martin a été condamné le 28 juin 2007 pour diffamation (à 500 euros d’amende avec sursis et 1 euro de dommages et intérêts), en tant que représentant légal de l’association au moment des faits. Il a fait appel de cette décision. Aujourd’hui, la cour d’appel de Paris a confirmé le verdict en première instance et alourdi considérablement les dommages et intérêts.

PsychiatriséEs = discriminéEs = contaminéEs

Dans ce procès, la justice n’a pas reconnu les conséquences dramatiques des discours condescendants et méprisants des « experts psychiatres » envers les trans, discours dont sont plus qu’inspirés les protocoles hospitaliers publics tels qu’ils sont aujourd’hui appliqués en France.

Notre colère est aujourd’hui à la hauteur de la violence de cette psychiatrisation.

La psychiatrisation des trans a des conséquences directes en termes d’estime de soi pour les personnes concernées, ce qui ne les incite pas à se prévenir du VIH/sida et des autres IST. La classification de la trans’-identité à la liste des maladies mentales à l’OMS contribue à expliquer le nombre — très faible — de campagnes de prévention du VIH/sida spécifiquement conduites à destination des trans’.

Aujourd’hui, plus que jamais, Act Up-Paris exige des expertEs transphobes qu’ils et elles revoient une fois pour toute leur copie et qu’ils et elles prennent en compte l’impact de leurs discours.

Act Up-Paris exige :
– La suppression de la disphorie de genre de la liste des maladies mentales.
– La prise en compte effective de la transphobie par la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité (HALDE) et par la loi.
– L’abolition des protocoles hospitaliers tels qu’ils sont appliqués en France et la dépsychiatrisation de la question trans.