Roselyne Bachelot-Narquin recevait ce matin des associations de lutte contre le sida afin de préparer la Conférence mondiale de lutte contre le sida qui se tiendra à Mexico du 3 au 8 août prochain. Lors de cette rencontre, Act Up-Paris et AIDES ont demandé que le financement par la France de l’accès universel aux traitements, la nécessaire lutte contre les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle dans les pays en développement et la dénonciation de la pénalisation de la transmission du VIH constituent le cœur des déclarations de la France à l’occasion de la conférence.
Roselyne Bachelot-Narquin a confirmé son absence lors de la conférence au cours de cette courte réunion avec les associations. En revanche, la ministre a redit sa vigilance sur l’homophobie dans les pays en développement, alors que la France vient d’inviter des chefs d’États sans que ne soit évoqué avec eux leur position ouvertement homophobe lors des dernières cérémonies du 14 juillet. Elle a également indiqué sa position contre la pénalisation de la transmission du VIH. Ainsi que celle en faveur du respect des engagements de la France quant au financement mondial de la lutte contre le sida.
Nos associations ont profité de ce rendez-vous pour interpeller la ministre sur les enjeux de santé publique en France, qui est marquée par des décisions politiques à l’impact désastreux sur la vie des malades : instauration des franchises médicales, menaces sur la prise à charge à 100% des ALD, (Affections de Longue Durée), précarisation accrue des malades en situation de handicap, menace de démantèlement du droit des étrangèrEs malades. Sur la remise en cause du régime des ALD Roselyne Bachelot-Narquin a confirmé, suite à notre demande insistante de précisions, que dans le plan de mesures d’économies qui sera dévoilé demain, le régime de prises en charges à 100 % des ALD ne serait pas touché.
La ministre a également été interpellée sur la création du fichier Edvige et sa position quant à la remise en cause insistante par le Président de la MILDT de la politique de réduction des risques liés aux drogues. Sur le fichage de l’homosexualité et de l’état de santé légalisé par le scandaleux fichier Edvige, elle a botté en touche et renvoyé sur sa collègue de l’Intérieur.
Act Up-Paris et AIDES demandent à Roselyne Bachelot-Narquin de retenir les droits humains comme axe majeur de sa communication à l’occasion de la Conférence mondiale de Mexico. Elles souhaitent en particulier que la France confirme et amplifie son engagement financier pour l’accès aux traitements et aux soins, dénonce les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle partout dans le monde et prenne position contre la pénalisation de la transmission du VIH.
Le message officiel de la France, que transmettra aux conférenciers Louis-Charles Viossat, ambassadeur chargé de la lutte contre le VIH/sida, dépassera-t-il le stade des promesses et des effets d’annonce maintes fois ressassées? Nous saurons en tout cas rappeler le gouvernement à ses engagements.